Eramet a rebondi en fin d'année, mais reste miné par la chute des cours

Miné par la chute brutale des cours du manganèse et du nickel, ses deux productions principales, le groupe français Eramet a terminé l'exercice 2009 dans le rouge, malgré une amélioration de ses performances au second semestre à la faveur de conditions de prix plus favorables.Sur l'exercice, Eramet affiche une perte nette de 265 millions d'euros, contre un bénéfice de 694 millions en 2008, pour un chiffre d'affaires en retrait de 38 %, à 2,7 milliards. Mais le groupe minier est parvenu à ramener son résultat opérationnel dans le vert sur le seul second semestre, à 60 millions d'euros. Cette amélioration refléte d'abord des conditions de marché moins défavorables pour le manganèse, qui représente près de la moitié de ses ventes, dont le prix moyen a été divisé par trois sur l'année. Malgré ce sursaut, le groupe reste loin de ses niveaux de vente d'avant-crise. Au quatrième trimestre, son chiffre d'affaires affichait encore une contraction de 21 % sur un an.perspectives prudentesSans parvenir à compenser les effets de prix sur l'année, les coupes réalisées dans les coûts ont permis au groupe de limiter un peu la dégradation des résultats. Sur l'année, Eramet a réalisé 172 millions d'euros d'économies, dont près de 100 millions qualifiés de durables. Le groupe, qui employait 14.670 personnes fin 2009, a notamment supprimé plus de 1.000 postes l'an dernier. Cette année, 72 millions d'économies supplémentaires, « durables » aussi, sont prévues, mais elles devraient « peu porter » sur les effectifs, assure le directeur financier Jean-Didier Dujardin.En termes de perspectives, Eramet s'est montré plutôt prudent. Il indique que son résultat opérationnel courant devrait poursuivre son redressement au premier semestre, mais, précision, « dans les conditions de marché actuelles pour le nickel et le manganèse ». Patrick Buffet, le PDG, a par ailleurs souligné les risques de volatilité des cours du nickel, un marché caractérisé par un niveau de stocks « très élev頻. Fort d'une trésorerie proche de 1 milliard d'euros, Eramet envisage par ailleurs de nouvelles acquisitions, dans le manganèse - où le groupe cherche toujours un deuxième site pour seconder sa production située au Gabon, après un échec en Namibie - mais aussi dans le recyclage, « cette mine secondaire », ou dans le lithium.Lors de la présentation de ses résultats, Patrick Buffet a en revanche laissé sur leur faim ceux qui espéraient en savoir plus sur l'évolution attendue du capital du groupe. Le dirigeant a assuré ne pas être au courant de l'état d'avancement des négociations menées entre Areva, qui cherche à céder ses 26 % du capital, et le Fonds stratégique d'investissement (FSI). Des discussions qui buteraient sur des questions de valorisation. Le PDG n'a pas été plus disert à propos de l'action en justice intentée par l'homme d'affaires Romain Zaleski sur les conditions de l'entrée de la famille Duval au capital d'Eramet, en 1999.
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