Immobilière Frey compte quadrupler son patrimoine

La zone commerciale plantée en plein milieu des champs de patates, patchwork de constructions hétéroclites, a fait son temps. Sans renier ni le passé ni l'oeuvre de ses prédécesseurs à la tête de la société Immobilière Frey - promoteur pionnier des centres commerciaux de périphérie -, Antoine Frey a décidé d'écrire une nouvelle page en prenant les commandes de l'entreprise en 2007. Sa stratégie ? Le développement de « Greencenter », des parcs commerciaux certifiés HQE (haute qualité environnementale), conçus « en accord avec les nouvelles tendances de consommation et d'aménagement du territoire ». Pour ce faire, le jeune PDG a d'abord changé de modèle économique en orientant sa société vers une foncière de développement, capable non seulement de construire pour elle-même, mais de maîtriser toute la chaîne de valeur. Depuis le sourcing des terrains jusqu'à la gestion locative des locaux commerciaux, en passant par les phases de conception, montage, autorisations administratives et réalisations techniques. Sans oublier, par la suite, l'animation des sites eux-mêmes... « Au-delà de la constitution d'un patrimoine, avoisinant aujourd'hui les 120 millions d'euros, l'intérêt de la foncière de développement, c'est la récurrence des loyers, explique Antoine Frey. En 2008, nous générions un revenu locatif de 600.000 euros, en 2009 nous passions à 2,8 millions et à fin 2010, nous atteignions 6,7 millions » (+ 139 % !). Son ambition, d'ici à 2014, est de quadrupler le patrimoine de Frey (à environ 500 millions d'euros) et de cibler un revenu locatif annuel de l'ordre de 38 millions. « Avec le ?pipe? de projets en cours, représentant environ 210.000 m2 de constructions neuves, nous devrions pouvoir atteindre nos objectifs », assure le dirigeant qui avait pris la décision - osée - d'une introduction en Bourse en avril 2008, afin de soutenir cette forte croissance : « Alors que la période était très bousculée, notre foncière est entrée sur le Nyse-Euronext Paris, ce qui nous a permis d'obtenir le statut fiscal des SIIC (sociétés d'investissement immobilier cotées). » En tout cas, les choix stratégiques ont commencé à porter leurs fruits. En 2010, le chiffre d'affaires consolidé du groupe est ressorti à 48,2 millions d'euros (+ 102 %), avec un résultat opérationnel courant de 6,7 millions (0,3 million en 2009). Avec les livraisons prévues en 2011 (deux Greencenter d'environ 20.000 m2 chacun à Seclin, près de Lille, et à Salaise-sur-Sanne dans la vallée du Rhône, un « retail park » de 8.000 m2 à Torcy en Seine-et-Marne ainsi qu'un programme de 33.000 m2 avec un hyper-galerie au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), le rythme des investissements ne ralentit pas. Ratios compétitifs« En mettant notre savoir-faire au service des collectivités pour élaborer des opérations bien structurées, offrant un arsenal écologique performant sur les bâtiments, des parkings végétalisés, des circulations douces, des raccordements aux transports en commun, et en faisant appel à de grands architectes, nous séduisons des enseignes qui ne s'installaient pas habituellement en zone commerciale. Les ratios sont compétitifs pour elles et nous répondons à leurs attentes en termes d'image », analyse Antoine Frey. Il mène en outre des réflexions sur l'urbanisme et le besoin de recréer de la mixité : commerces en rez-de-chaussée, bureaux et logements au-dessus. « Je crois aussi au développement de sites innovants en milieux urbains et notamment sur les points d'interconnexion de transports, le shopping s'effectuant désormais entre le lieu de vie et le lieu de travail », observe Antoine Frey. Philippe Schilde, à Reim
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