La job-machine française est-elle réellement sur le point de repartir ? Selon les estimations des économistes, il existe un délai d'environ trois trimestres entre le moment où l'activité économique repart et les créations d'emplois dans le secteur marchand. Compte tenu du fait que la France est techniquement sortie de la récession depuis le deuxième trimestre 2009, et que depuis cette date le PIB n'a cessé de progresser de trimestre en trimestre, le retour des créations d'emplois pourrait être imminent. C'est ce que laisse présager la décélération relativement rapide des destructions d'emplois depuis le premier trimestre 2009 (voir l'infographie).un choc d'offreComment interpréter ce petit retard ? Dans l'entourage de Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, on insiste sur la nature particulière de la crise qui a secoué l'ensemble des pays industrialisés. « Parce que la crise récente a provoqué un choc d'offre et non pas un choc de demande, plus habituel, cette corrélation est bien moins évidente. C'est ce qui peut expliquer ce léger décalage. C'est aussi ce qui nous incite à la plus grande prudence », explique- t-on à Bercy.Ces créations d'emplois seront-elles dynamiques ? Là encore, il faut remettre en cause une idée reçue : une progression de 1,5 % du PIB et une augmentation identique de la productivité sont les seuils à partir desquels des emplois peuvent être créés en France. Or, le taux de productivité tendanciel ne s'élève plus qu'à 1,2 % selon les récents calculs de Bercy. En conséquence, une reprise du marché de l'emploi est possible avec une progression de l'activité inférieure à 1,5 %.Une chose reste à peu près sûre. Quelle que soit la nature du choc à l'origine de la récession, la reprise de l'emploi intérimaire augure bien d'un retournement du marché du travail au cours des prochains mois. Fabien Piliu

latribune.fr

18 Mai 2010, 23:23

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