L'Europe voit en l'Asie un relais de croissance salutaire

Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), ne cesse de tirer la sonnette d'alarme : « il y a clairement un problème européen en matière de croissance » , a-t-il souligné vendredi. Le risque, a-t-il dit, «  c'est plusieurs années de croissance faible (...) ce qui veut dire peu de pouvoir d'achat distribué, des problèmes dans les systèmes sociaux de retraite, de santé, une montée du chômage ». Conscients de ces sombres perspectives, les dirigeants européens lorgnent de plus en plus vers l'Asie où le dynamisme économique ne se dément pas. Au Japon, le Premier ministre français François Fillon a rencontré en fin de semaine dernière les plus hautes autorités du pays et les milieux d'affaires afin de les rassurer sur la solidité retrouvée de la zone euro et de la monnaie commune après la crise grecque d'avril dernier. Il a déclaré que la France était « ouverte »  à l'entrée du conglomérat japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) dans le capital du groupe nucléaire public Areva. En Chine, Angela Merkel a elle-aussi vanté, vendredi les vertus de l'Europe et de l'Allemagne comme destinations pour les investissements chinois. Un appel qui n'est pas resté vain. Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a affirmé que «les marchés financiers européens ont été et seront dans le futur un lieu d'investissement privilégié pour les investisseurs chinois», des propos qualifiés de « signal important » par la Chancelière allemande.Accord de coopérationDans le communiqué commun qui a suivi sa rencontre avec le Premier ministre Wen Jiabao, les deux parties appellent à la signature rapide d'un accord de coopération et de partenariat entre la Chine et l'Union européenne. Militante d'un pacte de stabilité musclé en Europe, la Chancelière a apprécié le soutien du Premier ministre pour qui « la Chine est de l'avis que les déficits publics ne doivent pas dépasser les 3 % du PIB ». L'Allemagne et la Chine sont les deux premiers exportateurs mondiaux et doivent faire face aux critiques de leurs partenaires qui les accusent d'égoïsme. Il ne faut pas « accuser l'Allemagne et la Chine, mais plutôt les admirer », a plaidé Wen Jiabao. Des consultations annuelles auront lieu au niveau des chefs de gouvernement et une coopération étroite va être mise en place dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique. Cette volonté de coopération a toutefois ses limites. Angela Merkel a estimé que l'Empire du Milieu n'était pas encore en mesure de bénéficier du statut d'économies de marché qui lui faciliterait l'accès au marché européen. Elle a également réclamé une meilleure ouverture du marché chinois pour les entreprises allemandes.
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