Contador et Schlek, seuls au monde

Depuis 1989 et le fameux duel opposant Greg Lemond à Laurent Fignon, le Tour n'avait pas connu deux coureurs aussi proches à une semaine de l'arrivée à Paris. La première grande explication des Pyrénées, cent ans après le premier passage de la Grande Boucle dans le massif, devait les départager. Les deux champions ne se sont pas quittés, malgré les pentes à plus de 10 % de la montée du Port de Pailhères et l'ascension vers Ax-3Domaines. Par trois fois, Alberto Contador a bien tenté d'attaquer son rival luxembourgeois, auteur d'un marquage à la culotte digne des plus rugueux défenseurs de football. Deux hommes sûrs de leur force, qui se sont même offert le luxe de laisser filer leurs poursuivants immédiats au classement général, Denis Menchov et Samuel Sanchez, à deux kilomètres de la ligne d'arrivée. Du jamais vu dans l'histoire du tour ! quatorze secondes de perdues, qui ne semblent pas inquiéter le tenant du titre espagnol : « C'était une étape dure, très rapide. On s'est marqués avec Andy, les autres sont partis mais il n'y a pas eu de dégâts. Menchov devant, ça ne me préoccupe pas. » Seuls au monde, Schleck et Contador semblent ignorer la concurrence. On a même vu le Luxembourgeois abandonné par ses coéquipiers dans la montée du Port de Pailhères, aller chercher lui-même son ravitaillement en queue de peloton, s'offrant ainsi à la moindre estocade. Il lui reste désormais trois jours d'étapes pyrénéennes pour attaquer son rival, car ses 31 secondes d'avance ne seront pas suffisantes pour résister à Contador dans le contre-la-montre de Bordeaux-Pauillac.Echappé d'un groupe de tête composé d'Amaël Moignard et de Jurgen van de Walle à 19 kilomètres de l'arrivée, Christophe Riblon a signé une superbe victoire en solo, résistant au retour des grands favoris du Tour. Il coupe la ligne d'arrivée avec 54 secondes d'avance sur Menchov et Sanchez, et 1 min 08 s sur le groupe Schleck, Contador, Rodriguez, Gesink et Van Den Broek. A 29 ans, le coureur d'AG2R la Mondiale signe la plus belle victoire de sa carrière. Une image à l'opposée de la souffrance affichée par Lance Amstrong, lâché dès les premiers kilomètres de la montée du Port de Pailhères. Pour le Texan, la route menant à Paris risque d'être longue.
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