La sortie d'Electronic Arts d'Ubisoft relance la spéculation

Pour Ubisoft, c'est une libération. Présent au sein de son capital depuis décembre 2004, Electronic Arts a finalement cédé les 14,8 % de participation qu'il lui restait encore, pour 94 millions d'euros. La banque UBS, chef de file de l'opération, a placé les 14 millions d'actions du deuxième éditeur mondial de jeux vidéos pour un prix de 6,75 euros, selon Bloomberg. En vendant sa part au plus bas (le titre a été divisé par deux depuis octobre), l'éditeur de jeux vidéo américain montre son peu d'espoir dans le redressement de l'action. On ne sait pas pour l'instant si les titres ont été vendus en un seul bloc, et si un nouvel actionnaire a pris la place d'Electronic Arts, que ce soit un fonds d'investissement ou un industriel (Warner, Disney...). Paradoxalement, Electronic Arts était un rempart contre l'extérieur. Pour avoir du poids au sein de l'éditeur français, il faudrait que le nouvel entrant dépasse la famille Guillemot, redevenue le premier actionnaire de la société avec 11,3 % du capital, mais 20 % des droits de vote. L'intrus devrait débourser au moins 140 millions d'euros pour 21 % du capital, selon les analystes d'Oddo. En attendant, Ubisoft se dit ravi. « Pour nous, c'est une bonne nouvelle, car nous avons toujours voulu être indépendant », indique un porte- parole. Rationnaliser le portefeuilleEn mars, Electronic Arts avait abandonné ses droits de vote double, passant de 20 % à 15 %. Il y six ans, l'arrivée d'Electronic Arts, qui avait pris 19,9 % du capital pour 69 millions d'euros, était considérée comme un mouvement hostile. Même si Electronic Arts n'a jamais demandé de siège au conseil d'administration et a toujours soutenu la stratégie du groupe en votant ses résolutions, la menace d'un rachat de l'éditeur français continuait de planer. Mais le jeu vidéo repose avant tout sur des talents. Les OPA non désirées peuvent faire fuir les meilleurs créatifs. Electronic Arts n'a jamais pris ce risque. Avec l'argent retiré de cette cession, l'éditeur américain, qui est en train de rationnaliser son portefeuille de jeux, pourrait donc se tourner vers des éditeurs prêt à l'accueillir. Sandrine C
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