Pour la presse allemande, c'est « Sarkollande » et le réveil de « pépère »

La presse allemande est plutôt sceptique après le discours du président français de ce jeudi. La plupart des correspondants et des éditorialistes d’outre-Rhin souligne surtout le besoin qu’avait François Hollande de retrouver un souffle. « Hollande tente de trouver une bouffée d’oxygène », titre ainsi le Rheinische Post de Düsseldorf. Le Tagesspiegel de Berlin insiste également sur la volonté du président français « de se présenter auprès de ses concitoyens comme un visionnaire de l’Europe. »  Bref, comme le souligne avec une pointe d’ironie acérée la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), le mot d’ordre de cette conférence de presse était « pépère, réveille-toi ! »« patriotisme »Sur le fond, certains, comme la Bild Zeitung, pourtant peu susceptible de francophilie, saluent une volonté de réformes du président français. Le quotidien le plus lu d’Allemagne parle d’un « choc sur les retraites » et titre « les Français devront travailler plus longtemps. » Mais ce n’est guère l’avis du très francophobe Spiegel qui estime que pour répondre au « mécontentement », à la « colère » et au « pessimisme » des Français, le président s’est « enfui dans le patriotisme. » Non sans mauvaise foi, le Spiegel termine son article par un « nous sommes une grande nation » attribué à François Holande qui, en réalité, a formulé cette phrase sous forme de question. « François Hollande n’a pas vraiment répondu aux questions urgentes, il a préféré donner, au lieu de cela, dans les envolées patriotiques », résume l’hebdomadaire sur son site Internet.« Sarkollande » au pouvoirConcernant l’Europe, la presse allemande n’est guère convaincue non plus et elle n’est pas dupe du projet de gouvernement économique avancé par François Hollande. « Cela sonne un peu comme du Sarkozy », souligne Die Welt qui estime que la France est gouverné par « Sarkollande. » « Cette proposition se rapproche de celle de Nicolas Sarkozy à la fin de l’été 2011 », souligne la Süddeutsche Zeitung qui rappelle que cette volonté avait débouché sur le pacte budgétaire. La FAZ, de son côté, ironise sur la volonté du « président » de créer un « autre président » du gouvernement économique après le président de la commission et le président du conseil européen. Et la quotidien conservateur pointe du doigt la première faiblesse de la proposition Hollande d’une « communauté européenne de l’énergie » : « la question de l’énergie nucléaire française n’a pas été évoquée. » 
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