Jeux en ligne : bataille en vue entre le CSA et les chaînes

Virage à 180 degrés pour le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). L'instance de régulation doit encadrer la publicité faite par les opérateurs de paris sportifs en ligne qui recevront l'autorisation d'exercer légalement sur le marché français avant la Coupe du monde de football. Après avoir imaginé un régime très strict interdisant la publicité entre 5 heures et 22h30, avec des dérogations autour des programmes sportifs, le CSA a opté pour plus de souplesse. « Nous avons mis la protection du jeune public au coeur de la délibération », a indiqué son président Michel Boyon. Résultat, la publicité pour les opérateurs de paris sportifs en ligne sera interdite 30 min. avant et après les programmes destinés aux mineurs. « Le public le plus fragile, ce sont les adolescents de 11 à 17 ans », a indiqué Françoise Laborde, membre su Conseil. Reste à savoir quels seront ces programmes radio et télé. Le CSA a édicté une liste de critères aidant les chaînes à les définir : à quelle heure sont-ils diffusés ? ; ont-ils été conçus pour des jeunes ? ; comment sont-ils promus  ? Les chaînes jeunesse seront de facto interdites de publicité d'opérateurs de paris. Quant aux autres, elles devront signaler les programmes concernés au CSA. Cela promet de belles discussions de marchand de tapis. Les émissions de sport et les événements sportifs auront le statut de programmes familiaux. Mais les chaînes signaleront-elles le catch, que le CSA considère comme destiné aux jeunes ? Quid des émissions de télé-réalité comme « La Ferme » ou « Secret Story », et des plages de libre antenne à la radio ? Les audiences de Médiamétrie feront partie des éléments d'analyse, mais il s'agira d'un critère parmi d'autres. Le Conseil se réserve donc la possibilité de rappeler aux éditeurs les émissions qu'ils auraient oublié de mentionner. haro sur le poker en ligneEn parallèle, le CSA souhaite veiller à ce que le contenu éditorial ne soit pas détourné, les programmes sportifs devenant uniquement des prétextes aux paris et aux cotes ou abritant de la publicité clandestine. En effet, le placement de logos ou la citation des opérateurs seront interdits sur les plateaux. Ce qui inquiète le plus le CSA, c'est le poker en ligne, très en vogue auprès des jeunes et dont les émissions fleurissent. Prônant l'autorégulation, le CSA demande aux chaînes et aux radios de définir une charte de bonne conduite visant à « limiter le volume et les tunnels » des publicités. Mais le Conseil n'a pas fixé d'échéance à cette charte, alors que la Coupe du monde de football, qui débute le 11 juin, attirera l'essentiel des investissements publicitaires. Avec ce cadre temporaire, le CSA lance un galop d'essai, avec une échéance programmée au 30 janvier 2011, date à laquelle de nouvelles règles - plus souples ou plus sévères - seront fixées.
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