BP vient enfin à bout de la marée noire

Après bientôt 5 mois, près de 5 millions de barils de pétrole déversés dans le golfe du Mexique, et plusieurs tentatives de colmatage, la marée noire provoquée le 20 avril dernier par l'explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, exploitée par BP, est enfin stoppée. L'écoulement de brut a cessé depuis le 15 juillet et la pose d'un couvercle sur le puits endommagé de Macondo. Mais c'est l'opération « Bottom kill », réalisée en fin de semaine dernière, qui le neutralise définitivement. L'injection de ciment et matériaux, qui avait commencé début août dans le puits principal, s'est achevée vendredi à 4.000 mètres de profondeur, dans l'un des deux puits de dérivation forés peu après la catastrophe. A l'issue d'un test de pression mené samedi, le puits a été décrété dimanche définitivement colmaté par le gouvernement américain. Si ce résultat met un terme à la pire marée noire jamais survenue aux Etats-Unis, dans une zone qui fournit un quart du pétrole et du gaz consommés dans le pays, elle ne sonne pas pour autant la fin de l'histoire. Selon les autorités américaines, les dommages causés à l'écosystème marin et côtier, et donc aux riverains, pêcheurs et commerçants en tête, perdureront pendant des années, voire des décennies. Loi sur la propretéBP, qui a vu sa valorisation boursière fondre de 70 % en cinq mois et qui a congédié son patron Tony Hayward, a déjà dépensé 8 milliards de dollars en nettoyage et indemnisations. Il a aussi été contraint d'accepter la création d'un fonds de 20 milliards pour dédommager les victimes. Mais l'administration Obama n'exclut pas de poursuivre le pétrolier britannique en vertu de la loi sur la propreté sur l'eau, qui lui permettrait de réclamer 1.100 dollars par baril, soit plus de 5 milliards de dollars. BP a déjà invoqué une responsabilité partagée avec les autres compagnies présentes sur la plate-forme, notamment ses sous-traitants Transocean et Halliburton. Selon une nouvelle réglementation dévoilée voilà quelques jours, les compagnies pétrolières de la zone devront désormais boucher définitivement leurs puits inactifs et démonter les plates-formes à l'abandon. Environ 3.500 puits sont concernés, sur les 40.000 creusés depuis 1947 dans le golfe du Mexique.
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