Le FMI, bientôt chef d'orchestre de la mondialisation

« Plus vous avez de mondialisation, plus vous avez besoin d'une institution qui organise la mondialisation. » Cette recommandation de Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a été partagée par les ministres des Finances des vingt plus grandes puissances avec lesquels il s'est réuni vendredi et samedi à Paris dans le cadre de la présidence française du G20. Les ministres ont demandé au FMI qu'il réalise d'ici octobre un travail d'évaluation des progrès réalisés par chaque pays membre vers « la viabilité de la position extérieure et de cohérence des politiques », pour vérifier que ces politiques ne déséquilibrent pas l'économie mondiale. Le G20 prône aussi un « renforcement de la surveillance du FMI » sur les taux de change mais aussi sur les flux de capitaux internationaux, et attend de lui d'ici avril un rapport sur le « renforcement du système monétaire international ». Très en verve samedi, Dominique Strauss-Kahn a conseillé de ne pas s'arrêter au « petit jeu des pays qui mettent en avant un indicateur économique pour gêner leurs voisins » ou ceux qui « ont des élections » et ne veulent pas se prononcer officiellement au G20. « Ce qui compte c'est que le FMI va se mettre au travail (...) et dire aux pays du G20 où ils doivent aller et quels sont les devoirs à faire à la maison », a-t-il lancé. Dès vendredi soir, Nicolas Sarkozy avait déclaré « au coeur des propositions de la présidence française [du G20], l'ambition de renforcer et de rehausser le rôle du FMI qui, plus que jamais, doit être la pierre d'angle de la coopération monétaire internationale ».Changement de statutLe président français évoque aussi un changement de statut du FMI pour étendre sa compétence du compte courant des pays au compte de capital. De fait le FMI a déjà beaucoup changé. Il « a été considéré comme le diable (...) mais quand je suis arrivé [en 2007, NDLR] j'ai voulu tirer les leçons du passé », explique DSK. Aujourd'hui il n'est plus question de jeter l'anathème sur un pays qui voudrait contrôler ses flux de capitaux. Dès le début de la crise en 2008, le FMI a appelé à une relance keynésienne, oubliant le « consensus de Washington ». « Nos programmes » d'aide « sont différents », affirme le directeur général, reconnaissant qu'en 1998 « le coût social » de la cure infligée à l'Asie en crise avait été « exorbitant ». Aujourd'hui, en Islande, en Grèce, en Roumanie, au Pakistan, le FMI a le souci de protéger les populations vulnérables, explique Dominique Strauss-Kahn qui n'exclut pas que le FMI change un jour de nom. Laurent Chemineau
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