À Malte, IBM au secours de la gestion énergétique

En s'alliant à un réseau de capteurs, la business intelligence peut parfois faire des merveilles. L'île de Malte en est un bon exemple. En 2005, le plus petit des états européens sait qu'il ne respecte pas les règles de la communauté européenne en matière d'empreinte carbone. Dans le même temps, il veut absolument renforcer son attractivité touristique. Le problème est le suivant. Au plus fort de la saison touristique, il est très difficile de fournir régulièrement de l'électricité. Or, le plus gros client du producteur d'électricité local est l'usine de désalinisation de l'eau. Faut-il choisir entre la production d'électricité ou la production d'eau potable ? Le gouvernement imagine d'abord de construire une autre centrale thermique. Mais une telle solution ne manquera pas de dégrader l'empreinte carbone de l'île. Alors, il prend contact avec les spécialistes de la business intelligence d'IBM. « Un projet a été mis en place avec le gouvernement de l'île, le maire de La Vallette, la compagnie d'électricité et le producteur d'eau, explique Sylvie Spalmacin-Roman, vice présidente SmarterCities d'IBM France. Nous avons décidé d'installer 250.000 compteurs intelligents mixtes, eau et électricité ». Le but : calculer au plus près la consommation réelle des habitants, facturer au plus juste et traquer les fuites et les inefficacités du réseau. Déjà plus de 100.000 compteurs intelligents ont été installés. Ce qui a permis de repousser de quinze ans la construction d'une nouvelle centrale. IBM fédère l'installation de ces compteurs intelligents.« Le citoyen est devenu éco-responsable » Et ce n'est pas tout. Le citoyen maltais peut consulter sur un portail Internet les conséquences de ses actes énergétiques. « Nous avons eu un retour inattendu, souligne Sylvie Spalmacin-Roman. Le citoyen est devenu éco-responsable. Il gère mieux son budget. » Les technologies pour un tel projet de smart grid existent. La vraie difficulté est de faire travailler ensemble des partenaires, des sociétés et des pouvoirs publics pour aboutir à une équation qui soit économiquement viable. Pascal Boulard
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