Les politiques édictent leurs conditions à un mariage des Bourses de Londres et de Toronto

Le rachat du canadien TMX (issu de la fusion des bourses de Montréal et de Toronto) par le London Stock Exchange (LSE) signifie-t-il à terme le transfert du centre de gravité des décisions prises concernant l'Ontario ou le Canada ? L'emploi dans la région sera-t-il affaibli ? Face aux inquiétudes soulevées par le projet des deux opérateurs boursiers (présenté à la mi février), une commission législative de l'Ontario vient de lister ses propres exigences. À commencer par la gouvernance du futur groupe : pour les politiques de la région, le conseil d'administration devra réunir autant de résidents canadiens que de représentants britanniques ou italiens. Et ce sans limitation dans le temps. En l'état, le projet du LSE et de TMX prévoient sept des quinze sièges pour le camp canadien, mais la commission législative s'inquiète que ce nombre puisse reculer à 3 au bout de quatre ans. « Engagement irrévocable »La commission souhaite aussi que le régulateur, l'Ontario Securities Commission (OSC), conserve intact son rôle en matière de supervision. Elle souhaite aussi « un engagement irrévocable que les opérations, les actifs et le personnel clé de TMX » resteront bien au Canada, y compris la cotation, l'exécution des ordres, la compensation et le règlement livraison. Enfin, les politiques souhaitent que soit préservé le rôle phare de la place financière canadienne s'agissant du secteur minier. Mardi soir, le LSE a indiqué son intention d'examiner en détail le rapport de la commission spécialisée. Ses dirigeants proposeront-ils des aménagements ? Le président de la Commission, Gerry Phillips, n'a pas caché que ses recommandations n'avaient pas force d'obligations. Il revient au gouvernement fédéral et à l'OSC de donner leur feu vert. L'exemple australien montre toutefois que les réticences politiques ne sont pas à prendre à la légère. Le Trésor australien s'est opposé le 8 avril dernier à la proposition de Singapore Exchange de racheter l'Australian Stock Exchange. Cette décision est d'ailleurs mise en avant par l'un des membres de la commission spécialisée, en annexe du rapport. C. FR.
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