Le service public de l'orientation en pleine mue

Il aura la lourde tâche de bâtir en 2011 le futur service public de l'orientation. Selon nos informations, c'est Jean-Robert Pitte, géographe de 61 ans et ex-président de l'université Paris IV-Sorbonne, qui devrait être nommé fin juin délégué interministériel à l'orientation (DIO) pour succéder à Bernard Saint-Girons, parti présider le pôle universitaire Paris-Est. Une nomination très attendue car sa mission sera délicate. Prévu par la loi de 2009 relative à l'orientation et à la formation professionnelle, le service public de l'orientation implique de refondre le système actuel et de l'aborder globalement. D'où le retard pris pour la nomination du nouveau DIO, les ministres concernés (Jeunesse, Education, Enseignement supérieur, Emploi) recherchant le mouton à cinq pattes.Une information de qualitéL'objectif du futur service de l'information « est que jeunes et moins jeunes puissent avoir en tout point du territoire la même information, exhaustive et de qualit頻, rappelle-t-on au ministère de l'Education nationale. Ce qui implique de rapprocher les trois opérateurs que sont l'Onisep, le CIDJ (Centre d'information et de documentation jeunesse) et Centre-Inffo (formation professionnelle et apprentissage). Il y a quinze jours, Bernard Saint-Girons a rendu ses préconisations sur ce projet ainsi que sur les critères de labellisation des acteurs de terrain (centres d'information et d'orientation, missions locales...).Autant dire qu'à la veille de tels changements, ces derniers s'inquiètent, à commencer par les 4.000 conseillers d'orientation psychologues (COP) de l'Education. Car le premier niveau d'information se fera via un service dématérialisé, comme c'est déjà le cas pour l'Onisep avec Monorientationenligne.fr, ce qui « relègue » à un deuxième niveau l'intervention physique des COP, appelés aussi à participer au futur portail Internet. Un groupe de travail devait achever vendredi de préciser leurs nouvelles missions. Les syndicats ont remis à cette occasion leurs revendications au cabinet de Luc Chatel, qui tranchera début juillet. Catherine Remermier, du Snes, craint un « déplacement de [leur] activité vers les plates-formes téléphoniques et la prise en charge des adultes alors que notre priorité est l'information des élèves au sein des établissements ». Autre grief, l'entrée en jeu des partenaires privés, puisque ce service dématérialisé doit être mis en place dans le cadre d'un groupement d'intérêt public (GIP). Clarisse Jay
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