L'industrie de la gestion en quête de nouveaux relais

En 2009, les encours mondiaux ont augmenté de 12 %, à 52.600 milliards de dollars, en raison d'un effet marché positif, la collecte nette contribuant pour 1 %. « On pourrait parler de reprise, mais 2009 a plutôt été une année de transition car les encours moyens, les revenus nets et les marges opérationnelles se sont détériorés pour la seconde année consécutive », indique Hélène Donnadieu, chef de projet senior au Boston Consulting Group et coauteur de la 8e étude mondiale sur l'industrie intitulée « In search of stable growth ». Ces trois pôles ont respectivement baissé de 4 %, 11 % et 19 % entre 2008 et 2009. Dans le même temps, les acteurs ont réduit leurs coûts de 7 % en moyenne. Les revenus ont baissé plus fortement que les encours du fait d'un mix produit défavorable, peu rémunérateur. Les marges opérationnelles ressortent à 31 % en 2009 contre 34 % en 2008 et 40 % en 2006. Pour 2010, un meilleur mix produit en faveur des fonds actions et de taux, au détriment du monétaire, pourrait porter les marges opérationnelles à 35 %.Investisseurs plus exigeantsMais, au-delà de 2010, « beaucoup d'incertitudes demeurent sur la croissance économique, le risque souverain », note Hélène Donnadieu. Le principal challenge étant de conserver ses actifs. Les investisseurs sont de plus en plus exigeants, hésitent moins à changer de gérants pour des raisons de performance, de gestion du risque. Sur le plan géographique, si la croissance des encours des marchés matures se poursuit, ce sera à l'image de la croissance économique, c'est-à-dire à un rythme moins soutenu qu'avant la crise. Le taux de pénétration [encours des fonds par rapport aux actifs financiers totaux, Ndlr] sur les marchés mûrs est stable, voire se dégrade au cours du temps pour certains segments comme les fonds en Europe.La croissance se trouve ailleurs et notamment dans les pays émergents. « On observe une corrélation entre la croissance économique et ce taux de pénétration, explique Hélène Donnadieu. Et c'est dans les émergents que la croissance est la plus forte aujourd'hui ». Cela entraîne une hausse des encours. En 2007, l'industrie de la gestion d'actifs en Chine représentait 957 milliards de dollars. Fin 2009, elle était de 1.213 milliards, soit 2 % des encours globaux. De plus, « les marchés émergents pourraient capter plus de 25 % des ventes entre 2010 et 2014 », indique la consultante. Et représenter plus de 10 % des revenus.En termes de produits, les tendances ne sont pas différentes d'avant la crise. Il reste des besoins non couverts avec des produits à performance peu risquée notamment pour les fonds de pension dont le passif est supérieur à l'actif. Enfin, sur la consolidation, « l'industrie est encore fragmentée. Il y aura d'autres ­fusions-acquisitions pour réaliser des synergies opérationnelles ou se renforcer sur des segments de marché et de clientèle », ajoute Hélène Donnadieu. T. S.
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