Vétoquinol lorgne certains des actifs vétérinaires de Sanofi-Aventis

Matthieu Frechin n'a pas froid aux yeux. « Nous pouvons mobiliser 200 millions d'euros en dette et par augmentation de capital pour des activités qui seront cédées par Sanofi ou tout autre acteur en santé animale », assure le jeune directeur général (41 ans) du laboratoire familial Vétoquinoloquinol, qui a succédé à son père le 1er avril. Une somme pour un groupe dont la capitalisation boursière se monte à 286 millions d'euros (dont 33 % de flottant) et qui a publié mardi un chiffre d'affaires semestriel de 138 millions (+ 15 %). Car Vétoquinoloquinol, neuvième laboratoire vétérinaire mondial, ne veut pas se laisser distancer dans un secteur en pleine consolidation : après la fusion Pfizer-Wyeth, le numéro un du secteur Merial, détenu par Sanofi, est en train d'absorber Intervet, issu de Merck/Schering-Plough. Les autorités de la concurrence exigent des cessions d'actifs du nouvel ensemble (plus de 4 milliards d'euros de revenus) d'ici la fin de l'année. « On parle de 350 à 500 millions d'euros d'actifs à céder. Même gros, ces acteurs ne seront pas présents sur tous les marchés. À nous de faire des choix différents des leurs », lance Matthieu Fréchin, dont le groupe est centré sur les anti-infectieux, la douleur et la cardiologie.Vétoquinoloquinol n'est pas le seul à lorgner Merial : l'autre laboratoire familial français, Virbac, deux fois plus gros (467 millions d'euros de ventes) se disait récemment prêt à y consacrer lui aussi 200 millions. Pas de quoi décourager Vétoquinoloquinol : « Nous sommes très peu endettés [moins de 5 % des fonds propres] et possédons les forces de ventes nécessaires pour commercialiser les produits », indique Matthieu Frechin. « S'il y a vente par appartement, nous regarderons les médicaments de nos espèces stratégiques [chiens, chats, bovins et porcs], mais aussi les vaccins si Merial cède des outils de production », détaille-t-il, d'autant plus intéressé par une acquisition que ses dernières tentatives en la matière (des actifs de Pfizer/Wyeth et une société en Chine) ont échoué. Il n'oublie pas la croissance interne : malgré une reprise jugée « erratique », Vetoquinol vise une croissance interne de plus de 4 % cette année et une marge opérationnelle de 11 % à 12 %. Il prévoit 4 lancements de produits en 2011. Audrey Tonnelie
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