Hôtels : les normes de sécurité attendront

Hasard du calendrier. C'est au lendemain d'une rencontre avec Gilles Pélisson, le président du groupe hôtelier Accor, que le secrétaire d'État au Tourisme, Hervé Novelli, a décidé de reporter de quatre ans l'entrée en vigueur des nouvelles règles de sécurité incendie dans les hôtels. Ces mesures de protection avaient été décidées après un incendie mortel dans un hôtel du IXe arrondissement en avril 2005. La mise en place des nouvelles normes est repoussée de 2011 à 2015. En attendant, l'absence d'obligation de présence de protections anti-incendie dans les hôtels pourra légitimement étonner les clients de ces établissements. « C'est une nouvelle illustration de l'écart entre ce que l'hôtellerie française devrait être et ce qu'elle est », se résigne un connaisseur du secteur.Le report de cette nouvelle réglementation est destiné à éviter la fermeture massive d'hôtels. « Si ces textes restent en l'état, 3.000 à 4.000 hôtels familiaux sur 18.000 risquent de mettre la clé sous la porte d'ici à cinq ans, 30.000 emplois directs et indirects sont menacés et les pertes de chiffre d'affaires pourraient s'élever à 4 milliards d'euros », prévient Hervé Novelli, dans une interview parue dans « Le Parisien ».En plus des normes incendie, cette estimation prend en compte la réalisation des travaux destinés à rendre les hôtels accessibles aux personnes souffrant d'un handicap, quel qu'il soit. Ces aménagements (rampes d'accès, portes adaptées, comptoirs surbaissés, etc.) doivent être installés au plus tard en 2015 dans les hôtels, mais aussi dans tous les établissements recevant du public (ERP) comme les cinémas, les commerces, les établissements scolaires, les restaurants, les hôpitaux... Cette adaptation concentre la majeure partie des investissements nécessaires. 20.000 euros par chambreLes modernisations obligatoires à partir de 2015 représenteraient une charge conséquente de 20.000 euros par chambre, selon les calculs des chambres de commerce et d'industrie. Aux yeux de l'Umih, l'un des syndicats hôteliers, un hôtel sur trois ne pourra pas faire face à cet investissement et devra fermer. Le syndicat a l'intention de partir en bataille à la rentrée contre ces mesures. Son initiative a été en partie anticipée par Hervé Novelli qui reconnaissait mardi que « certaines dispositions sont cependant trop exigeantes ». Héléna Dupuy
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