Licenciements "boursiers" : les ex-salariés d'Aubade obtiennent gain de cause

\"En l\'absence de preuve des difficultés économiques du groupe Calida, le licenciement est dépourvu de cause réelle et sérieuse\". La Cour d’appel de Poitier a condamné le groupe suisse Calida, propriétaire de la marque Aubade, à verser des indémnités allant de 13.000 à 55.000 euros - soit 2 millions d’euros au total - à 66 salariés licenciés fin 2009. Ces derniers contestaient le bien fondé de leur licenciement.La justice n’a pas retenu pour autant le caractère \"abusif\" du licenciement comme le réclamaient les appelants, faute d\'attitude de Calida à \"organiser artificiellement les difficultés\". Elle a accordé aux intéressés des dommages et intérêts allant de 13.000 à 55.000 euros selon l\'ancienneté, soit environ 2 millions d\'euros au total.Production délocalisée en TunisieSur les 101 licenciés, dont une grande majorité de femmes, 66 avaient saisi le Conseil des prud\'hommes de Poitiers, estimant que le groupe bénéficiaire avait les moyens de soutenir sa filiale et que les licenciements ne répondaient qu\'à une stratégie \"boursière\". Ils avaient été déboutés en janvier 2012.Aubade comptait plus de 470 salariés en France au moment du rachat en 2005 par Calida, qui a depuis délocalisé la production en Tunisie.Ségolène Royal, la présidente socialiste de Poitou-Charentes qui a soutenu les salariés et avait proposé de participer financièrement à la création d\'une coopérative ouvrière, s\'est félicitée de ce jugement. \"Cette décision de justice démontre qu\'une loi contre les licenciements boursiers et financiers est indispensable pour empêcher des comportements désastreux et permettre la reprise d\'outils de production, rentables par d\'autres entrepreneurs ou par une SCOP\", déclare-t-elle dans un communiqué.
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