Paris se met en ordre de bataille pour aider Athènes

Etre prêt à dégainer au cas où... la Grèce entame à peine les discussions avec l'Union européenne et le FMI sur les modalités du plan d'aide qui pourrait lui être alloué que les pays de la zone euro s'organisent pour pouvoir répondre à l'appel. Pour la France, c'est Christine Lagarde et François Baroin qui seront à la manoeuvre dès les premiers jours de mai lorsqu'il soumettront au Parlement le deuxième collectif budgétaire (PLFR) de l'année. Ce texte court - trois articles - formalise l'aide financière que Paris pourrait consentir à la Grèce dans le cas où Athènes activerait le plan de soutien triennal européen. Celui-ci prévoit que les pays de la zone euro lui prêteront jusqu'à 30 milliards d'euros la première année, et le Fonds monétaire international une dizaine de milliards.La ministre de l'Économie a présenté les modalités de la contribution française en Conseil des ministres mercredi. Selon le dispositif arrêté entre pays européens il y a une dizaine de jours, le coup de pouce français à la Grèce sera de 6,3 milliards d'euros, un montant défini en fonction de la part que détient la Banque de France dans le capital de la Banque centrale européenne (soit 21 %). Sur cette part, seulement 3,9 milliards d'euros (soit les deux tiers) sont inscrits en crédits de paiement dans le collectif et sont donc effectivement mobilisables pour l'exercice fiscal 2010. Ceci tient compte du fait que l'année 2010 est déjà entamée au tiers et que la Grèce n'a pas encore activé son plan d'aide.Si ce montant était totalement décaissé dans les mois qui viennent, le déficit budgétaire de l'État serait dégradé de 3 milliards d'euros à 152 milliards, et non de 3,9 milliards car la France table sur 900 millions de recettes de TVA supplémentaires par rapport à ses dernières prévisions. À l'inverse, ni le déficit public ni la dette ne seront affectés par cette opération.Message aux parlementairesSoucieuse de pédagogie, Chris-tine Lagarde insiste sur le fait que ce chèque potentiel de 3,9 milliards d'euros « n'est pas un cadeau fait aux Grecs ». La ministre de l'Économie souligne que si cette opération doit évidemment aider la Grèce, elle ne « doit pas non plus pénaliser la France ». Les pays de la zone euro vont prêter à la Grèce à un taux attendu autour de 5 % alors que la France emprunte aujourd'hui à environ 1,5 % à 3 ans. La ministre de l'Économie adresse aussi un message aux parlementaires pour que ce collectif soit adopté rapidement afin que la France - comme les autres pays européens - ait finalisé son dispositif à la mi-mai. En effet, le 16 mai, l'État grec aura un besoin de financement de 8 milliards d'euros. Pour cette raison, Christine Lagarde souhaite que la discussion de ce collectif budgétaire ne soit pas mise à profit par les uns et les autres pour remettre sur le devant de la scène des sujets aussi épineux que le... bouclier fiscal.
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