Le véhicule électrique peine à séduire

Prix d'achat élevé et autonomie limitée sont les deux principaux freins aux intentions d'achat de véhicules hybrides, et plus encore électriques. Une étude réalisée en parallèle aux États-Unis et en Angleterre par le cabinet Strategy Analytics confirme qu'ils seront difficiles à lever. En effet, particulièrement en cette période de crise qui affecte d'abord les gros achats, 75 % des possesseurs de véhicules placent le prix au premier rang de leurs critères pour leur prochaine acquisition. Certes, au-delà du prix d'achat, le coût total englobe aussi celui de l'utilisation. Cependant, même s'ils ont conscience qu'à l'usage le plein d'électricité revient moins cher que celui de carburant, les automobilistes plébiscitent un véhicule traditionnel affichant une meilleure sobriété que celui qu'il possèdent déjà. En revanche, seule une minorité des personnes interrogées sont prêtes à accepter un véhicule à la cylindrée et/ou à la taille plus modestes. L'hybride a davantage la coteRésultat, étant donnés les progrès réalisés ces dernières années sur les moteurs thermiques traditionnels en termes de consommation ainsi que la difficulté pour les automobilistes de se projeter dans l'utilisation d'un véhicule à faible autonomie, le véhicule électrique ne séduit que 22 % des Anglais interrogés et 26 % des Américains. Succès un peu plus honorable pour l'hybride avec, respectivement, 32 % des suffrages au Royaume-Uni et 38 % aux États-Unis. « À peu près tout le monde connaît la Prius et sait qu'elle est disponible à un prix acceptable, explique Ian Riches, au bureau londonien de Strategy Analytics. En revanche, pour la voiture électrique, on est confronté au problème de la ?range anxiety? [anxiété liée à l'autonomie réduite et donc au risque de panne]. Même pour la Chevrolet Volt [le modèle commercialisé par General Motors aux États-Unis dès cette année] qui sera équipée d'un ?range extender? [moteur à essence prenant le relais en cas de panne électrique], on considère qu'une majorité des utilisateurs voudront s'en servir comme d'un modèle électrique et auront donc besoin de bornes de recharge. » Des études récentes au Royaume-Uni (voir encadré) ont montré que des utilisateurs de véhicules électriques ne modifiaient en rien leurs habitudes et ne souffraient pas de cette fameuse « range anxiety ». Pour Ian Riches cependant, ces tests qui se multiplient ne suffiront pas à tuer dans l'oeuf les craintes des consommateurs, mais ils doivent surtout aider les constructeurs à peaufiner leur communication. « La mise en place par les gouvernements d'infrastructures et d'incitations financières reste le point prédominant », conclut Ian Riches.
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