« Il faudra savoir jusqu'où doit aller l'exposition aux entreprises de La Caisse des Dépôts »

MICHEL BOUVARD, PRESIDENT DE LA COMMISSION DE SURVEILLANCE DE LA CAISSE DES DEPÔTSOù en est-on de la remise à plat des relations financières entre la Caisse des dépôts et l'Etat ?Le directeur général du Trésor, le directeur général de la Caisse des Dépôts et moi-même avons pour objectif un accord sur un niveau de prélèvement pérenne concernant les résultats financiers de la Caisse des Dépôts. L'idée est de considérer l'ensemble du résultat net consolidé - résultat récurrent et résultat exceptionnel. De ce fait, le niveau de prélèvement sera vraisemblablement supérieur à 33 %. Reste, maintenant, à fixer les barrières qui permettront de garantir le bon niveau de fonds propres pour la Caisse des Dépôts. A cet égard, différentes procédures peuvent être retenues. Un accord doit être trouvé avant l'arrêté de la loi de finances pour 2011. De façon générale, il est important que tous les aspects de la relation de la Caisse des Dépôts avec l'Etat soient clarifiés. Pour la première fois cette année, l'ensemble des conventions entre la CDC et l'Etat a été présenté au Parlement. Dans un deuxième temps, nous souhaitons aller vers une évaluation des conventions par la Commission de surveillance.La Caisse des Dépôts est de plus en plus exposée au risque « entreprise ». Est-ce sa vocation ?Oui, car en période de crise, personne n'aurait compris que la Caisse des Dépôts ne mette pas ses liquidités au service des entreprises. Mais, désormais la question est de savoir jusqu'où doit aller son exposition. La Caisse des Dépôts n'a jamais été aussi exposée qu'aujourd'hui aux entreprises, que ce soit au travers des actions qu'elle détient en direct, de CDC Entreprises, du FSI et des 6 milliards d'euros de prêts à Oséo. La Commission de surveillance porte à cette exposition une attention d'autant plus importante qu'elle est en charge de la définition du modèle prudentiel de la CDC. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles nous n'avons pas souhaité participer à l'augmentation de capital d'Oséo. Lorsque nous serons au capital de La Poste, nous serons également très vigilants : il faudra veiller à ce que les projets de La Banque Postale en matière de financement des entreprises n'augmentent pas l'exposition de la Caisse des Dépôts en la matière. Les grandes lignes du calendrier conduisant à l'augmentation de capital de la Poste devaient être fixées avant fin juillet. Où en est on ?Le calendrier doit pouvoir respirer. Il s'agit d'un dossier complexe et il faut que nous ayons tous les éléments nécessaires pour que le comité des investissements de la Commission de surveillance se prononce. La Cour des Comptes a elle-même estimé que « les intérêts patrimoniaux de la Caisse doivent être préservés ». Il faut en particulier que nous sachions comment les intérêts de la Caisse seront protégés en cas de scénario dégradé. La question de la valorisation n'est pas encore tranchée, mais on est déjà passé du râteau à la fourchette ce qui est encourageant. La Caisse des Dépôts est présente dans la CNP, Oséo, Dexia, et bientôt La Poste... Quelle est la stratégie bancaire du groupe ?Je ne pense pas que la Caisse des Dépôts ait vocation à revenir dans le secteur bancaire en tant qu'opérateur. Toutefois, les participations dans ce secteur sont stratégiques. Elles ont vocation à être rationalisées. Il sera essentiel d'organiser les bonnes synergies, notamment au niveau des back offices. Par ailleurs, compte tenu de ses missions, la Caisse des Dépôts a besoin de développer son expertise en matière de banque d'investissement.
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