Le débat s'enflamme aux États-Unis

Le sommet sur le climat qui se tiendra aujourd'hui à New York risque de décevoir Fredrik Reinfeldt. La semaine dernière, le Premier ministre suédois, dont le pays préside actuellement l'Union européenne, a demandé des « signaux plus clairs de la part des États-Unis » en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Or, faute d'adoption d'un projet de loi au Sénat, Barack Obama sera incapable de présenter une position arrêtée de son pays. Au mieux, l'hôte de la Maison-Blanche pourra rappeler ses objectifs ? qui, malgré les critiques dont ils font l'objet, sont les plus ambitieux jamais proposés par une administration américaine ? et s'appuyer sur le texte voté à l'arraché par la Chambre des représentants à la fin juin.Qualifié par Barack Obama de « victoire de l'avenir sur le pass頻, le projet de loi de la Chambre prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2020 de 17 % par rapport à leur niveau de 2005, puis de 83 % d'ici à 2050. Pour parvenir à ces objectifs, un marché de négociation de crédits d'émissions de gaz carbonique (« cap and trade ») serait notamment instauré. La balle est désormais dans le camp du Sénat. Le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a assuré que son camp était « détermin頻 à adopter une « loi sur le climat et l'énergie d'ici à la fin de l'année ».Le riche lobby des « anti »Pour contrer une campagne menée par les associations patronales opposées au système de « cap and trade », une coalition hétéroclite de lobbies (producteurs d'électricité, associations de défense de l'environnement?) ont lancé leur propre campagne au début septembre : « Clean Energy Works ». Dotée de plusieurs millions de dollars, elle a pour objectif de convaincre la dizaine de sénateurs démocrates centristes de basculer dans leur camp. Côté chiffres, les « anti » affirment que le projet coûtera en moyenne 3.000 dollars par ménage, les « pro » assurant que le coût se limiterait à 175 dollars à l'horizon 2020. Outre son impact sur le climat, pronostiquent les « pro », cette réforme permettrait de créer des millions d'emplois « verts ». Compte tenu de la popularité du projet de loi adopté en juin ? 71 % des Américains y sont favorables ? un nombre croissant d'industriels soutient la réforme. Ces entreprises savent aussi que si le Congrès ne parvient pas à légiférer, l'Agence de protection de l'environnement (EPA) se chargera d'instaurer les quotas d'émission et imposera aux entreprises des mesures plus contraignantes que celles étudiées au Capitole. La position des États-Unis ne sera peut-être pas arrêtée d'ici au sommet de Copenhague, mais la révolution verte promise par Barack Obama est bien en marche.Éric Chalmet, à New York
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