Les petits pas de l'Asie contre le réchauffement

Comme toujours, à l'approche d'une grande négociation internationale, les craintes d'échec s'amplifient. La Conférence de Copenhague prévue en décembre n'y fait pas exception. Pourtant les avocats de la cause climatique ont des raisons d'espérer. La Chine, premier émetteur mondial de CO2 (l'un des derniers en termes d'émissions par habitant), pourrait manifester des signes encourageants lors du sommet qui se tient aujourd'hui à l'ONU. « Pékin réfléchirait à un système de limitation de ses émissions de CO2 », estime-t-on à Greenpeace. Il pourrait également se fixer un objectif d'intensité carbone, c'est-à-dire la quantité de carbone émise pour produire une unité de PIB, une mesure qui pourrait même figurer dans le plan quinquennal 2011-2015 (plan de développement nouvelle énergie). Depuis 2005, Pékin cherche déjà à réduire l'intensité énergétique de son économie qui reste toutefois l'une des plus élevées du monde. Bien que le charbon soit encore sa principale source d'énergie pour fabriquer l'électricité (80 %), elle se montre très ambitieuse en matière d'énergie éolienne et solaire. Le gouvernement a dit vouloir investir plus de 14,6 milliards de dollars afin de doubler sa capacité de production d'énergie éolienne entre 2008 et 2010. Toutes ces actions sont prises pour l'instant dans un cadre purement national et devront un jour être « mesurées, vérifiées et enregistrées » afin d'en apprécier l'exacte efficacité pour le climat par rapport aux autres pays et ainsi être reconnues par l'ONU.virage à 180 degrésAutre émergent ayant effectué un virage stratégique à 180 degrés, l'Inde a annoncé la semaine dernière qu'elle s'est, de facto, dotée d'objectifs de réduction de ses émissions de CO2. Alors que le pays est connu pour ne pas tolérer les contraintes venant de l'extérieur, son ministre de l'Environnement, Jairam Ramesh, a admis : « Nous prenons déjà des mesures qui entraînent des réductions significatives de nos émissions de gaz à effet de serre [et] nous quantifions ces réductions pour les amener vers un chiffre indicatif important que nous pouvons partager avec le reste du monde », a-t-il indiqué. Mais l'Inde comme la Chine, ainsi que l'ensemble du monde en développement, réclament une aide financière du Nord pour mettre en ?uvre ces mesures.« Last but not least », le Japon­ a annoncé la semaine passée un triplement de son objectif de réduction des rejets de CO2 portée à ? 25 % d'ici à 2020 (par rapport à 1990). Son tout nouveau Premier ministre, Yukio Hatoyama, envisage la création d'un système légal de plafonnement des rejets et d'un marché de droits d'émissions. Tokyo expérimente depuis l'an passé un marché carbone sur la base d'objectifs volontaires que se sont fixées les entreprises. L. C.
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