Vous cherchez plus efficace que le marc de café pour prédire les soubresauts de la conjoncture ? L'un des indices préférés des économistes pour faire leurs prévisions est l'indicateur synthétique du climat des affaires publié par l'Insee. « C'est un superindicateur qui permet de bien anticiper la croissance », souligne Mathilde Lemoine. Selon l'économiste d'HSBC France, « il existe une corrélation de 80 % entre cet indicateur et l'indice de production industrielle », avec un retard de deux mois.La publication vendredi par l'Insee de ce fameux indicateur mesurant la confiance des industriels en janvier paraît à cette aune plutôt de bon augure. Le moral des industriels grimpe de 4 points pour se retrouver à 92, se rapprochant non seulement de sa moyenne de longue période, mais touchant surtout son plus haut niveau depuis septembre 2008. Autrement dit, si la valeur prédictive de cet indice se vérifie, à la fin du premier trimestre 2010, l'économie française pourra compter sur un secteur industriel bien orienté, ce qui est loin d'être négligeable, puisque c'est ce moteur qui est généralement responsable des accélérations de la croissance.Recul sur l'automobile Les politiques économiques à l'oeuvre, en France mais aussi chez nos principaux partenaires commerciaux, sont extraordinairement expansionnistes. Ces impulsions devraient encore soutenir la production industrielle pendant quelques mois, mais elles vont aussi s'estomper progressivement. Cette variable est d'ailleurs présente dans l'enquête de l'Insee. Les perspectives personnelles de production des industriels s'incrivent en recul d'un point. Dans l'automobile, c'est bien pire puisqu'elles chutent en territoire négatif. L'arrêt brutal (Allemagne) ou progressif (France) des dispositifs de prime à la casse expliquent vraisemblablement ce mouvement, mais cela laisse planer une hypothèque sur la pérénité et la vigueur de cette reprise industrielle. « La conjoncture industrielle relevant pour un tiers de la production automobile, l'amélioration pourrait dans ces conditions se stabiliser en 2010 », note Mathilde Lemoine. Comme autrefois on prenait le pouls du secteur papier-carton afin d'identifier les signes de reprise, à Bercy comme chez tous les économistes de la place on attendra fébrilement les prochaines livraisons de l'indicateur mesurant le moral des industriels.

latribune.fr

24 Jan 2010, 8:07

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