Eau, déchets, qualité de l'air... le Maroc lance l'offensive

environnementLe Maroc se met au vert. Si, pour avoir ratifié la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1995 et le protocole de Kyoto en 2002, le royaume chérifien n'est pas étranger aux problématiques d'environnement, il vient en tout cas de décider de mettre des actes derrière les paroles.Effet Copenhague oblige, le Maroc entend devenir un modèle de référence sur le continent africain en matière d'environnement. Il organisera la Journée de la Terre en avril 2010. Et il a récemment déclenché un programme de politique environnementale avec des objectifs concrets à dix ans. « En lançant la charte de l'environnement et du développement durable, le royaume entend se positionner et affirmer à terme un leadership régional dans ce domaine » explique à « La Tribune » Ahmed Chami, ministre du Commerce et de l'Industrie. Pour ce faire, un plan d'action national vient d'être lancé, engageant tous les acteurs de la société civile mais aussi économiques. À l'échelle territoriale, des structures dédiées et des observatoires régionaux vont être créés. Au niveau des partenariats, municipalités, régions, préfectures, provinces sont invités à travailler avec les acteurs privés et les entreprises. Au final, les efforts à fournir devraient essentiellement concerner le traitement de l'eau, la gestion de déchets et la protection de la qualité de l'air.80 milliards d'euros d'ici 2030 Dans le domaine de l'eau tout d'abord, les autorités marocaines souhaitent qu'à l'horizon 2020 le niveau de raccordement global au réseau d'épuration atteigne 80 % (90 % en 2030). Parallèlement, elles veulent assurer le traitement tertiaire des eaux usées et leur réutilisation à 100 % d'ici dix ans. Au total, ce sont 50 milliards de dirhams (4,3 milliards d'euros) qui seront consacrés à cette cause sur la période et 80 milliards d'ici à 2030. Pour les déchets, atteindre, dans les dix ans, un niveau de collecte de 90 %, contre 70 % actuellement. Par ailleurs, des décharges vont être construites et d'autres réhabilitées. Le budget global du programme devrait s'élever à 40 milliards de dirhams. créations d'emploisPar ailleurs, deux volets supplémentaires concernant la qualité de l'air et l'entretien de l'espace public compléteront le dispositif. Sur le premier point, l'action menée portera notamment sur le remplacement du gazole à 350 ppm (parties par million) de soufre par du 50 ppm et sur la généralisation du sans-plomb. Sur le second, à titre d'exemple, un effort particulier devrait être fait pour réduire la production et la distribution des sacs plastique qui parsèment aujourd'hui les campagnes marocaines.« L'engagement pour l'environnement n'est pas qu'une question de volonté, c'est aussi un choix économique », résume Ahmed Chami. Ce plan d'action devrait en effet contribuer au développement de plusieurs secteurs d'activité. Le gouvernement table sur la création de 15.000 emplois dans la filière des énergies renouvelables d'ici dix ans et 22.000 emplois sur la même période dans le traitement des déchets. Gaël Vaut
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.