Comment les hôpitaux participent à l'effort d'économies de l'État...

À l'heure du redressement des finances publiques, les hôpitaux sont sommés de réduire leurs coûts. Un décret, dont la publication est attendue en janvier, limitera leur capacité d'emprunt, les incitant à réaliser de nouvelles économies (lire encadré). Les plus importants établissements se sont déjà engagés dans cette voie en mutualisant leurs achats. Seul réseau national parmi les trois existants (*), L'Union des hôpitaux pour les achats (Uni.H.A) propose, depuis sa création en 2005, aux 54 hôpitaux adhérents des achats groupés en jouant sur le volume et les conditionnements pour obtenir des réductions de prix. Celles-ci sont coordonnées par des pharmaciens ou directeurs d'hôpitaux répartis dans douze établissements et assistés d'acheteurs. Et c'est payant.En effet, sur les 17 milliards d'euros dépensés chaque année en France par les hôpitaux pour leurs achats, 7 milliards entrent dans le périmètre d'Uni.H.A, qui a notifié, suite à des appels d'offres, pour 1,3 milliard d'euros (soit 18 % à 20 % du volume des achats de ses adhérents). Et les économies sont au rendez-vous : 102 millions d'euros en 2010, soit + 8 % par rapport à 2009. Ces gains sont appelés à augmenter si l'on en croit Bruno Carrière, directeur d'Uni.H.A., qui entend « jouer sur de nouveaux leviers d'achats ». Notamment sur le médicament, via l'apparition de nouveaux génériques dans le traitement du cancer par exemple. Le coût du gant en latexParmi les achats groupés qui génèrent le plus d'économies pour les hôpitaux figurent la location des imprimantes (plutôt que l'achat), le choix d'un conditionnement en plastique (plutôt qu'en verre) de certains produits comme les poches de paracétamol. Le groupement travaille également avec les laboratoires pour obtenir des génériques avec un conditionnement unitaire (et non en plaquettes) plus conforme aux besoins hospitaliers. Aujourd'hui, le souci majeur d'Uni.H.A, « c'est le gant en latex, compte tenu de la hausse continue du prix du caoutchouc », explique Julie Bourgueil, pharmacienne et directrice adjointe d'Uni.H.A. Difficile dans ces conditions d'approvisionner les hôpitaux à moindre coût, sachant que la fabrication se fait essentiellement en Inde ou en Chine. « Le principe du réseau c'est de voir comment, à partir de bonnes pratiques, on peut gagner sur les coûts », explique Bruno Carrière. Cela demande du temps. Isabelle Moreau (*) Le réseau Resah-IDF est destiné aux hôpitaux publics d'Île-de-France et le GIE-CAC aux centres de lutte contre le cancer.
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