Fiat veut un accord avant Noël sur l'avenir de l'usine de Mirafiori

Les négociations sur l'avenir du site Fiat de Mirafiori doivent reprendre ce jeudi. Et un accord pourrait être trouvé avant Noël. L'administrateur-délégué du groupe italien, Sergio Marchionne, a appelé en début de semaine à une reprise des discussions, interrompues depuis le 3 décembre, affirmant qu'il ne pouvait « reporter indéfiniment » une décision. Après avoir dénoncé l'absence de compétitivité des usines italiennes, génératrices de pertes, le dirigeant avait annoncé à la mi-novembre plus d'un milliard d'euros d'investissement sur le site historique turinois, qui emploie 5.500 salariés (en fabrication). Et ce, pour produire 250.000 à 280.000 véhicules destinées à Alfa Romeo et Jeep (Chrysler), sur la plate-forme de la nouvelle berline compacte Alfa Giulietta.Concessions sur la flexibilitéTout cela à condition que les syndicats acceptent de... grosses concessions en matière de flexibilité. Le groupe veut faire tourner l'usine la nuit et augmenter le nombre d'heures supplémentaires dans le cadre d'un contrat de travail spécifique. Le bouillant patron ne s'est d'ailleurs pas privé de brandir la menace : en cas de désaccord, les investissements seraient faits ailleurs.Qui a dit chantage ? Le climat social était du coup tendu ces dernières semaines. Un millier de salariés de Mirafiori ont manifesté le 18 décembre. Si la Fiom-CGIL est fermement opposée à un contrat spécifique, les autres organisations syndicales, plus modérées, sont davantage enclines à accepter les conditions. « Nous voulons conclure l'accord. Nous ne pouvons nous permettre, pas plus que la région de Turin, de voir partir en fumée cet investissement », a ainsi souligné prudemment, mercredi, l'UILM.Sergio Marchionne est aussi engagé dans une partie de bras de fer sur le site napolitain de Pomigliano d'Arco. Cette ex-usine Alfa Romeo à la productivité et à la qualité de fabrication traditionnellement déplorables, doit fabriquer la future petite Fiat Panda III, à condition que l'usine tourne 24 heures sur 24 pendant six jours. Les usines italiennes de Fiat souffrent d'autant plus en ce moment que les ventes du groupe sont en chute sur l'Europe (? 17 % sur onze mois). Alain-Gabriel Verdevoye
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.