Le départ d'Axel Duroux de TF1 amplifie la crise

cite>TF1 et Axel Duroux ont décidé de se séparer d'un commun accord pour divergences de vues stratégiques sur la conduite de l'entreprise. « Axel Duroux quitte TF1 ce jour », a annoncé laconiquement la chaîne hier. Duroux était arrivé il y a à peine six semaines, au poste de directeur général, soit numéro deux ou numéro un bis sous l'autorité du PDG, Nonce Paolini.Le schéma initial prévoyait qu'Axel Duroux ait autorité sur tous les secteurs, et tous les managers lui rapportaient. En public, Nonce Paolini vantait les mérites d'un tel schéma et assurait que donner un pré carré à l'ex-patron de RTL aurait reconstitué une des baronnies auxquelles il veut mettre fin. Mais cette répartition bancale n'a pas tenu longtemps. « Paolini, même si ce n'est pas sa spécialité, s'intéresse de près aux programmes et ne veut pas les lâcher », assure un familier de la maison. Résultat : début octobre, une éphémère nouvelle répartition a été arrêtée : les programmes à Duroux, le business et la stratégie à Paoloni. Reste à savoir si le PDG de TF1 a finalement obtenu la tête de sa nouvelle recrue, ou si ce dernier a jeté l'éponge, n'ayant pas réussi à obtenir ce qu'il voulait.Du côté de Nonce Paoloni, on souligne que, depuis l'annonce du recrutement de Duroux au printemps, la situation de la chaîne s'est améliorée, avec notamment une audience qui a enfin cessé de chuter (à 26,6 % en septembre après un repli à 25,5 % en mai) et le rachat des chaînes TMC et NT1. Une manière de dire que la Une pourra très bien se passer de « Merlin », comme on l'avait surnommé en interne. Un argument peu convaincant, car les problèmes structurels contre lesquels se battait Nonce Paolini restent : la montée en puissance de la TNT, des recettes publicitaires en fort recul (? 23 % au premier semestre), des programmes vieillissants qui peinent à se renouveler et un management à renforcer.véritable casse-têteLa chaîne indique que la recherche d'un numéro deux va reprendre. Le PDG lui-même avait fini par reconnaître qu'il « ne peut pas tout faire ». Il jurait avoir décidé lui-même de se doter d'un second et avoir mené seul son recrutement. Mais, après l'accueil hostile réservé à Axel Duroux, cette explication ne tient plus la route. Plus probablement, c'est le principal actionnaire, Martin Bouygues, qui a insisté pour l'arrivée d'un second. Il a d'ailleurs lui-même approché des candidats potentiels, comme le producteur Renaud Le Van Kim. Mais, parallèlement, il a continué à soutenir Nonce Paolini sans défaillir. « Il ne renverra pas Paolini à court terme, car ce serait admettre qu'il s'est tromp頻, dit un banquier. Le recrutement d'un nouveau second va être un véritable casse-tête. Très probablement, ce ne sera plus cette fois un étranger à la culture Bouygues ni un homme ayant suffisamment d'expérience et d'ambition pour tenir tête à celui qui conforte aujourd'hui son pouvoir. Pour les analystes du Crédit Mutuel-CIC, Martin Bouygues « devra trouver une autre formule : probablement une personnalité moins forte, venue de l'interne, et avec une position claire de numéro deux, et non de numéro un bis. » Pour un bon connaisseur de la Une, « on trouvera toujours des gens voulant travailler à TF1, mais ce sera difficile maintenant d'en trouver des bons ».
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