Le patronat britannique se rapproche des conservateurs

udgetLe patronat britannique fait du pied au Parti conservateur. Après plusieurs années de proximité avec le gouvernement travailliste, la Confédération de l'industrie britannique (CBI) se rapproche des conservateurs. En cette année électorale, avec des législatives prévues d'ici juin au plus tard, la conférence annuelle du CBI, hier, s'est traduite par un véritable concours de beauté des trois principaux candidats, qui sont tour à tour venus présenter leurs plans économiques à la communauté d'affaires. Il en ressort une claire ligne de fracture : la vitesse à laquelle les déficits de l'État (plus de 12 % du PIB cette année, à près de 200 milliards d'euros) seront réduits.pas convaincantD'un côté, Gordon Brown, le Premier ministre, souligne les risques de retirer trop rapidement les plans de relance : « Cela risque d'être fatal à la croissance. » Même s'il promet de réduire le déficit de moitié en quatre ans, il met l'accent sur les dangers de se précipiter. Incidemment, Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, également présent à la conférence, semble le soutenir : « Il faut attendre une vraie reprise de la demande privée [avant de retirer les plans de relance, Ndlr]. »De l'autre côté, David Cameron, le leader des conservateurs et favori pour les élections, tient un discours nettement plus dur. « L'année prochaine, nous allons dépenser plus pour les intérêts de notre dette que pour l'éducation. [?] Nous n'avons pas d'autre alternative que de réduire le déficit. » Selon lui, la dette est telle que le Royaume-Uni risque de perdre sa note de crédit AAA, ce qui entraînerait une hausse des taux d'intérêt, et étoufferait la croissance. Quant à Nick Clegg, le leader des libéraux-démocrates, il tient un discours proche de celui de David Cameron.Dans la salle, la communauté d'affaires semblait nettement plus proche de David Cameron. Interrogés, environ 70 % des membres du CBI présents levaient la main pour dire que la priorité devait aller à la réduction des déficits. « Gordon Brown ne peut pas à la fois dépenser trop, comme il le fait actuellement, et promettre de réduire les déficits : ce n'est pas crédible », s'agace Stephen Foster, qui travaille pour une société qui aide les entreprises à faire face à une catastrophe. « Le Premier ministre n'est pas convaincant, tandis que David Cameron est le seul à avoir un message crédible », ajoute Robin Bloom, un avocat qui a pourtant toujours voté travailliste. Cette année, il va voter conservateur pour la première fois.
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