Apple : comprendre les chiffres qui affolent Wall Street

«Allo, Wall Street? C\'est Apple. On vous a dit que nos ventes d\'iPhone étaient un record?» Le site All Things D du «Wall Street Journal» tourne en dérision la réaction des analystes et des investisseurs jugeant décevants les résultats trimestriels d\'Apple publiés mercredi soir. L\'action Apple cote en recul de 11% à l\'ouverture des marchés américains. Comment une entreprise peut-elle décevoir quand elle réalise ses ventes les meilleures et supérieures à ses propres prévisions? Revue de détail des chiffres qui affolent.47,8 millions d\'iPhone C\'est un record et c\'est 78% de plus que le trimestre antérieur et 29% de plus que l\'an passé à la même période. Toutefois, cette croissance de 29% est en deçà de la dynamique du marché des smartphones estimée à 39% par IDC, tirée par Samsung. La part de marché d\'Apple devrait donc se situer à 21% au quatrième trimestre 2012 contre 15% au troisième, ce qui serait en recul de 2 points par rapport à fin 2011 selon IDC. «J\'imagine que la plupart des fabricants de téléphone aimeraient sous-performer avec de tels chiffres», ironise Francesco Jeronimo, d\'IDC.54,5 milliards de dollars de chiffre d\'affaires C\'est le plus important de toute l\'histoire d\'Apple sur un trimestre et c\'est plus que le chiffre d\'affaires de Google pour toute l\'année 2012! Mais la croissance de 18% est la plus faible depuis 14 trimestres. «Aucune entreprise de technologie n\'a jamais publié de tels chiffres», a souligné Tim Cook, le directeur général. La part de l\'international représente 61%.13,1 milliards de dollars de bénéfice net«Un record» là aussi, clame Apple. En fait il est stable par rapport à l\'an dernier (13,078 milliards contre 13,064), mais le trimestre comparable comportait une semaine de plus. «Apple fait autant de bénéfice que Microsoft ne génère de chiffre d\'affaires», s\'amuse à comparer un blogueur fan de la firme à la pomme, MG Siegler, sur son compte Twitter. C\'est un peu exagéré puisque le géant des logiciels a réalisé des ventes trimestrielles de 20,9 milliards à fin décembre. La marge opérationnelle de 31,6% a chuté de six points (37,4% un an plus tôt). L\'effet de l\'iPad mini, pour certains experts.22,9 millions d\'iPad vendusLà aussi c\'est un niveau record. Apple n\'a pas précisé la part de l\'iPad mini, mais indiqué qu\'il n\'avait pas pu fabriquer assez de ce modèle plus petit pour satisfaire la demande. Le directeur financier Peter Oppenheimer a cité l\'exemple de la Barclays qui a équipé ses équipes de 8.000 iPad et des collectivités locales suédoises qui en déploient 10.000 actuellement.4,1 millions de MacC\'est un chiffre inférieur aux attentes, reflétant un repli de 22% par rapport à l\'an dernier (plus d\'un million d\'exemplaires en moins) et de 18% par rapport au précédent trimestre, alors qu\'Apple fête ce jeudi les 29 ans du premier Macintosh, a rappelé le patron du groupe. La sortie plus tardive que prévu des nouveaux iMac semble avoir pesé. Le marché du PC est en berne et «nous savons que l\'iPad a cannibalisé le Mac», a souligné Tim Cook. «Notre stratégie est de ne jamais avoir peur de la cannibalisation. Si on en a peur, quelqu\'un d\'autre le fera. Je vois la cannibalisation comme une énorme opportunité.» 2 milliards d\'iMessages envoyés par jour Cette alternative maison au SMS, envoyée sous forme de donnée depuis un iPhone ou un iPad vers un autre appareil Apple et vice-versa, est en train d\'amputer les recettes des opérateurs mobiles. Au total, depuis le lancement du service en octobre 2011, plus de 450 milliards d\'iMessage ont été envoyés (à comparer à 300 milliards à fin octobre).137,1 milliards de dollars de cash La trésorerie nette a augmenté de 16 milliards par rapport à l\'an dernier à la même période. Les deux tiers de ce cash ne sont pas aux Etats-Unis mais à l\'étranger (94 milliards). Ces 137 milliards représentent près d\'un tiers de la capitalisation boursière d\'Apple avant la reprise de la cotation (soit 483 milliards).Un PER de 10,4 fois C\'est le PER de l\'action Apple : le price-earning ratio (rapport coût-bénéfice par action) du titre, un niveau pour une société encore en croissance. Il tombe même à 7 fois si l\'on exclut la trésorerie. A 514 dollars à la clôture de mercredi soir (467 dollars attendus à l\'ouverture), l\'action Apple est très loin de son record à plus de 700 dollars en septembre dernier. Si elle chute à 467 dollars comme attendu à l\'ouverture, elle aura perdu en quatre mois plus de 200 milliards de capitalisation «soit l\'équivalent de deux fois Nokia et deux fois RIM», relève un expert. Seuls 30 milliards de dollars la sépareraient alors d\'Exxon Mobil, pour préserver son statut de première valeur boursière mondiale. S\'inquiétant de la fin de l\'ère de croissance pour Apple, l\'analyste de Nomura imagine que le titre pourrait tomber à 400 dollars voire 336 dollars. Gene Munster, de Piper Jaffray, l\'un des plus enthousiastes sur la valeur, reste confiant, soulignant que la prévision de 41 à 43 milliards de dollars de chiffre d\'affaires pour le trimestre en cours est supérieure à ses propres estimations... 
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