Les marchés turcs dans l'expectative du référendum du 12 septembre

Après avoir traversé la dernière crise économique avec un relatif succèsla Turquie suscite en cet fin d'été davantage d'interrogations. Les marchés turcs traditionnellement mal desservis lors des phases de hausse de l'aversion pour le risque ne sont pas épargnés par la tendance actuelle. Sans compter que le pays doit également faire face dans les semaines qui viennent à des échéances politiques qui tendent à rendre les investisseurs fébriles. «Tous les regards sont tournés vers le référendum du 12 septembre qui pourrait apporter d'importants changements constitutionnels», rappelle le stratège Simon Quijano-Evans qui officie chez le broker Cheuvreux. Cette consultation nationale porte sur les amendements constitutionnels qui permettraient de traduire des officiers militaires devant les tribunaux civils et accorderaient un droit de regard du Parlement sur la nomination des juges. Dans ce contexte, les financiers se montrent encore plus prudents. «Les actions turques sont celles qui ont connu la meilleure performance dans la région cette année, les investisseurs mesurent donc davantage les risques». Depuis le début de l'année, l'indice principal de la Bourse d'Istamboul peut en effet se prévaloir d'une avance de près de 10% même si celle-ci a été grignotée de près de 3% depuis le début du mois d'août. De son côté, la livre est également ce mois-ci un peu secouée. Elle vient de connaître cinq séances de baisse consécutives. Et s'est inscrite mardi à un plus bas sur un mois à une parité de 1.5344 face au billet vert. «Les investisseurs se couvrent en achetant du dollar en prévision du référendum», renchérit un courtier turc, «la livre risque d'être soumise à des variations d'ici là». D'autres soucis pourraient également surgir mais à plus long terme. En vue des élections législatives de juillet 2011, le gouvernement turc a également décidé de reporter l'introduction de réformes budgétaires. Un report que l'agence S&P n'a pas manqué de critiquer encore récemment. «Ce penchant pour une position budgétaire plus accommodante à moyen terme risque selon nous d'exacerber le creusement en cours du déficit des comptes courants de la Turquie », écrit Franck Gill, analyste crédit de S&P. Cela suscite, selon S&P, «des interrogations sur la compétitivité et la qualité du crédit du pays ». Pour l'heure, en tout cas, la Turquie reste un des rares pays qui devrait enregistrer cette année une baisse de son ratio d'endettement par rapport au PIB. Marjorie Bertouille
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