Systèmes de retraite : un casse-tête mondial

Il n'y a pas qu'en France que l'avenir du système de retraite inquiète. Même aux États-Unis, où il repose sur des bases totalement différentes, il est au bord du gouffre. Les Américains ont même trouvé un terme pour le phénomène : « Unretirement », c'est-à-dire la « non-retraite ». Selon la dernière étude annuelle de Sun Life Financial, qui concocte l'indice de « non-retraite », une majorité (52 %) d'Américains s'attend à travailler au moins trois ans de plus que prévu. Pourquoi ? Parce qu'ils ne peuvent plus faire autrement s'ils veulent garder un niveau de vie correct. Le changement est de taille puisque, auparavant, l'argument pour un report de la retraite était de « rester mentalement alerte ». Et, à condition évidemment de trouver du travail en cette période de chômage structurel accru, la « non-retraite » pourrait à l'avenir toucher tous les salariés dans le monde, y compris en Europe, au Japon, voire dans les pays émergents. Crise généraleCette crise des pensions est générale, quelle que soit la nature du système : essentiellement public, comme en France, presque totalement privé, comme au Chili, ou mixte, comme aux États-Unis, où, contrairement à certaines idées reçues, trois Américains sur quatre s'appuient (ou ont l'intention de s'appuyer) sur le seul système public (caisses de la « Social Security » ou fonds de pension publics) pour leurs vieux jours.Crise également quel que soit le fonctionnement du système, qu'il s'agisse de la répartition des cotisations (induisant la solidarité entre salariés et pensionnés) ou de la capitalisation (les participants s'appuyant sur leurs seules économies). Dans le premier cas, le financement des pensions, pour un nombre de retraités de plus en plus grand compte tenu du vieillissement généralisé de la population, tourne au casse-tête en raison du déséquilibre entre le nombre des salariés et celui des pensionnés. Dans le deuxième cas, les promesses, faites aussi bien par les caisses publiques que par les fonds de pension privés et publics, ne pourront être tenues en raison des crises boursières à répétition qui laminent les portefeuilles.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.