Les marchés portés par l'optimisme des entreprises

Les marchés d'actions auraient-ils décidé de mieux terminer l'année qu'ils ne l'ont commencée ? S'il est encore difficile de répondre à cette question, en tout cas, les indices semblent bien partis pour regagner le terrain perdu depuis le printemps dernier. Porté il y a dix jours par les perpectives de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif de la Fed, ils ont bénéficié sur la semaine écoulée des bonnes nouvelles en provenance des entreprises. Ce qui leur permet d'enregistrer une troisième semaine consécutive de hausse. Malgré le léger recul de 0,25 % à 3.868,54 points, vendredi, le CAC 40 enregistre une hausse hebdomadaire de 1,08 % et de 4,11 % depuis le début octobre.Signe encourageant de cette tendance, ce sont à nouveau les entreprises qui jouent le rôle du moteur des marchés. « La semaine passée a été relativement pauvre en indicateurs macroéconomiques, ce sont les données microéconomiques qui ont pris le relais et ont permis à certains indices de casser des seuils de résistance », constate David Kalfon, directeur général d'EFG AM France. prime à la visibilitéSur la place parisienne, la salve de chiffres d'affaires publiés jeudi par des groupes comme Pernod Ricard, Danone ou encore Publicis ont enfin permis à l'indice parisien d'enregistrer une tendance (haussière en l'occurrence) plus marquée. Mais « alors que les anticipations de marchés collent désormais au plus près des chiffres délivrés par les entreprises, celles-ci ont bien du mal à surpasser le consensus », explique Pierre Sabatier, stratégiste chez PrimeView. Dans ces conditions, on assiste à une prime à la visibilité. Et cela tombe bien car les groupes ayant relevé leurs objectifs financiers pour 2010, ont été légion sur la semaine écoulée. Comme c'est le cas depuis l'amorce du rebond, fin août, ce sont surtout les valeurs cycliques qui continuent de profiter de la hausse. « Finalement ce n'est que la continuité des thèmes joués en Bourse depuis un an et demi, constate Pierre Sabatier. Il y a une dichotomie entre la macro et la microéconomie. De fait, les investisseurs se rendent compte que les conséquences du ralentissement actuel ne se feront sentir dans les comptes que plus tard. Dès lors, ils continuent de jouer la solidité financière retrouvée des valeurs cycliques. » Et, pour ce dernier, le thème reste porteur au regard des 9,5 % de taux de marge net affiché en ce moment par le S&P 500 (8,4 % sur le Stoxx 600 en Europe) soit un sommet de rentabilité que les entreprises n'avaient plus atteint depuis 2007 ! Reste que, à force d'être jouée, cette thématique pourrait bientôt s'essouffler. Pas immédiatement toutefois. Car pour les spécialistes, les marchés d'actions ont encore une marge d'appréciation d'ici à la fin de l'année. « La question qui se pose désormais est de savoir quel prix payer pour les perspectives offertes sur 2011. Car si les chiffres délivrés par les entreprises poussent à l'optimisme, à l'inverse le discours des banques centrales font planer beaucoup de doutes », conclut David Kalfon.
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