Esso pourrait vendre ses stations-service

Le désamour entre les majors pétrolières et les stations-service françaises est confirmé. Après l'annonce, début février, de la vente par BP de ses 416 stations-service hexagonales à l'israélien Delek, le patron de la filiale française d'ExxonMobil a annoncé jeudi qu'il « étudiait toutes les alternatives, y compris la cession » pour son réseau français. En 2009, l'anglo-néerlandais Shell s'était séparé des deux tiers de son réseau de distribution tricolore, soit 240 stations vendues à Avia, Total ou à des opérateurs immobiliers. Avec 780 stations à ses couleurs, Esso est le deuxième distributeur pétrolier en France, loin derrière Total (4.800 points de vente). Près de la moitié de ces stations ne lui appartiennent pas et se contentent d'arborer sa marque. Depuis 2000, Esso développe un réseau de stations complètement automatisées, Esso Express, qui lui permet de résister à la politique de prix agressive de la grande distribution. « C'est grâce à nos 326 automates que nous avons maintenu notre part de marché en 2009, malgré des prix du carburant en hausse qui favorisent traditionnellement les grandes surfaces », a déclaré Francis Duseux, PDG d'Esso SAF. Le groupe réfléchit à l'évolution de ses deux autres segments : les 50 stations traditionnelles qu'il possède encore en France et ses 62 stations d'autoroute. « Nous sommes lourds, pachydermiques, chers. Des sociétés plus petites peuvent travailler aussi bien que nous à des coûts moindres », a souligné Francis Duseux au sujet des premières. Pour ses stations d'autoroute, Esso s'interroge alors qu'arrivent à échéance les concessions de 20 à 30 d'entre elles d'ici à 2015. « Leur rentabilité est déjà mauvaise. Soit les compagnies autoroutières, dont les prétentions explosent actuellement, deviennent plus raisonnables, soit nous ne serons plus un acteur de ce march頻, a déclaré le dirigeant. En attendant, Esso a confié, fin 2009, la gestion de ses stations autoroutières au groupe Eliance. nouveau cahier des chargesLeclerc et Carrefour ont déjà protesté publiquement contre les nouvelles exigences des sociétés d'autoroutes. « Cela revient à renchérir le coût d'une station de 30 % à 40 %», selon Thierry Forien, de Leclerc. Le groupement, qui exploite 10 points de vente sur autoroutes, envisage d'ailleurs de ne pas concourir pour garder sa station historique de Dijon (la première ouverte en 1991 par un distributeur), compte tenu du nouveau cahier des charges. Esso, qui a enregistré une perte nette de 77 millions d'euros en 2009 (hors effets stocks) contre un bénéfice de 198 millions en 2008, reste en revanche très confiant sur la pérennité de ses deux raffineries françaises.
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