Guy Wyser-Pratte, le Parisien, n'en est pas à son premier coup

Guy Wyser-pratte n'en est pas à son coup d'essai sur la place parisienne. Cet ancien « Marines » franco-américain affectionne tout particulièrement les belles entreprises françaises. Et plus particulièrement celles qui lui semblent sous-évaluées et susceptibles de voir cette anomalie rapidement corrigée. Pour ce faire, il a, dès les années 1990, introduit à Paris (où il a très longtemps vécu dans sa jeunesse) l'activisme actionnarial, n'hésitant pas à s'associer parfois avec d'autres investisseurs pour « dépoussiérer » certains modes de direction, mettre en lumière des incohérences stratégiques ou dénoncer carrément des irrégularités. Il a ainsi laissé des souvenirs plutôt douloureux à une longue série de dirigeants, à commencer par ceux de Strafor Facom ou du groupe Taittinger. Son offensive sur ce dernier étant largement à l'origine du désengagement de la famille fondatrice au profit de l'américain Starwood (même si celle-ci a toutefois conservé la branche champagne). Plus récemment, On a revu Guy Wyser-Pratte dans d'autres dossiers : Valeo (où là non plus il n'a pas ménagé ses efforts pour critiquer la gouvernance de l'entreprise), Ingenico ou encore Prosodie. Dans ce dernier cas, il a obtenu une révision à la hausse des conditions de sortie de la cote après plusieurs interventions musclées. Il est également actuellement au capital de la junior pétrolière Maurel et Prom dont il suit de près la stratégie d'expansion menée par le patron du groupe qu'il connaît bien : Jean-François Henin.Cela faisait un petit moment que l'on n'avait pas entendu ce trublion. En fait, depuis un peu plus de cinq ans, il s'est plus intéressé à des dossiers du vieux continent, focalisant notamment son attention sur la place allemande. Il est ainsi au capital de Mobilcom, Mannesmann ou encore TUI. coquettes plus-valuesIl y adopte le même mode opérationnel que celui qu'il a toujours pratiqué en France : il acquiert un paquet de titres de l'entreprise cible et contacte la presse pour dénoncer haut et fort les anomalies qu'il a constatées sur le dossier. Les dirigeants entendent parfois ses critiques et adaptent soit leur mode de gouvernance soit leurs projets stratégiques. Du coup, l'action s'apprécie en Bourse et Guy Wyser-Pratte vend alors ses actions, avec de coquettes plus-values. Son aura est même telle qu'il suffit parfois que le marché soit au courant de l'un de ses investissements pour que les investisseurs se ruent dessus et fassent flamber la valeur. L'activiste américain ne cache d'ailleurs pas sa réussite. Il reconnaît bien volontiers dégager un retour annuel sur investissement de 20 à 30% en moyenne. Comme quoi l'amélioration de la gouvernance d'entreprise peut rapporter gros. Pascale Besses-Boumard Son offensive sur le groupe Taittinger est largement à l'origine du désengagement de la famille fondatrice au profit de l'américain Starwood.
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