Claude-Emmanuel Triomphe (*)Cette rivalité entre les organisations patronales est-elle récente ? La spécificité du Medef est d'avoir à la fois une fonction de lobby, d'études, de service aux adhérents et de négociateur social. Contrairement aux clubs comme l'Afep ou le CJD, la CGPME vient chasser sur les terres du Medef en remplissant les mêmes missions. Mais les tensions ne sont pas neuves. Elles ressurgissent périodiquement. À l'inverse, quand ils se mettent d'accord sur la délimitation des leurs plates-bandes respectives, le calme revient.Les entreprises se sentent-elles bien représentées par leurs organisations patronales ? Il est difficile de donner une réponse globale car le Medef est un conglomérat de structures territoriales et de fédérations. Celles-ci sont aussi un conglomérat de syndicats. À chaque strate, certaines structures sont très représentatives, d'autres beaucoup moins. Mais il est clair qu'une partie des entreprises françaises ne se sent pas bien représentée. Notamment parce que le monde patronal, et surtout le Medef, doit gérer des contradictions très fortes entre l'intérêt des grandes entreprises et celui de leurs sous-traitants. Le paysage patronal va-t-il évoluer ? Le mode d'organisation du patronat n'est pas inscrit dans le marbre. Il y a un réel risque de scission à l'intérieur du Medef. Si l'industrie et les services ne parviennent pas à trouver un consensus, ils n'auront plus de raison de rester dans la même structure. Aujourd'hui, les intérêts communs l'emportent sur les divergences et le départ des industries agroalimentaires du Medef fin 2009 n'a pas fait boule de neige. La réélection de Laurence Parisot a aussi stabilisé le jeu. Mais demain ? Propos recueillis par A. L. (*) Directeur du site Internet Metis.correspondances européennes du travail.

latribune.fr

26 Juill 2010, 15:26

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