Les matières premières, le chantier prioritaire

Parmi les priorités de la présidence française du G20, la régulation des marchés de matières premières s'est invitée pour la première fois cette année aux entretiens de l'Autorité des Marchés financiers (AMF). C'est d'ailleurs à Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, qu'a été confié jeudi, le soin d'ouvrir le rendez-vous annuel de la régulation à Paris. Le ministre a donc saisi l'occasion pour dénoncer une nouvelle fois la spéculation et la financiarisation à outrance sur les marchés de matières premières tout comme les difficultés que représentent des fluctuations de prix importantes pour les agriculteurs en Europe. La France entend mener la réflexion au cours des prochains mois, a-t-il indiqué dans un message enregistré, invitant la place financière à être force de propositions. La première piste à explorer est celle d'une meilleure coordination entre les acteurs du G20. Et de rappeler l'exemple de la Russie qui, confrontée à une sécheresse, a décidé de manière unilatérale de fermer ses frontières alors qu'elle est le premier pays producteur de blé, destabilisant ainsi les cours. L'Inde et la Chine seraient « intéressées » par cette proposition. La transparence sur les volumes de production et sur les stocks est également souhaitable, avec des outils statistiques identiques entre Etats du G20. Enfin, le ministre a une nouvelle fois appelé à un encadrement des marchés dérivés. Dans le cadre du G20, un mandat a été confié à l'Organisation internationale des commissions de valeurs (IOCV). Transparence L'organisation des régulateurs devra s'intéresser à la question de transparence, à la question des taux d'emprise avec une articulation entre les marchés à terme et le marché physique mais aussi et enfin, au sujet des abus de marché. Avec l'idée que les principes de régulation sur les matières premières doivent être les mêmes que pour les autres marchés financiers, a expliqué Hervé de Villeroché, chef du service Financement de l'économie à la direction du Trésor.Pour Jean-Pierre Jouyet, président de l'AMF, « les mêmes recettes doivent en effet être appliquées » aux marchés de produits dérivés de matières premières, que ce soit des règles d'organisation, des exigences prudentielles, le régime des abus de marché, ou encore la standardisation, l'enregistrement et la compensation des contrats. « Mais cela ne suffira pas », prévient le régulateur qui appelle une transparence sur les positions agrégées des principaux intervenants et à des limites aux positions ainsi accumulées. Bruxelles lancera prochainement une consultation sur la révision à venir de la directive Marchés d'Instruments Financiers (MIF), avec une disposition traitant de l'intégrité du marché des produits alimentaires et de l'énergie, a assuré Jonathan Faull, de la direction générale Marché Intérieur à la Commission européenne. C. FR.
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