Acces Industrie affûte sa stratégie commerciale

Après trois années de croissance à deux chiffres, Acces Industrie, spécialiste de la location et de la vente de nacelles élévatrices, a connu en 2009 un véritable trou d'air, son chiffre d'affaires chutant de 17,1 %, à 55,1 millions d'euros. En 2010, la politique de l'entreprise axée sur la réduction des coûts, l'optimisation du parc, le renforcement de son commercial et une réorganisation financière semble avoir commencé à porter ses fruits. Le chiffre d'affaires 2010 s'approchera ainsi de 60 millions d'euros, tandis que les perspectives pour 2011 s'annoncent favorables.À n'en pas douter, Daniel Duclos, le président du directoire d'Acces Industrie, entreprise qu'il a fondée en 1997 à Tonneins (Lot-et-Garonne) et cotée à Paris depuis 2001, connaît bien son marché ayant été lui-même fabricant de nacelles. De fait, l'entrepreneur s'était vite aperçu que chaque chantier nécessitait des machines différentes en hauteur ou en déport. Pour satisfaire ses clients (acteurs de la construction, du second oeuvre et de la rénovation de bâtiments industriels et commerciaux), il était donc plus profitable et moins risqué de leur louer ces matériels. À condition toutefois, souligne-t-il, « d'industrialiser le métier de la location en France qui était très artisanal, où on pratiquait des prix très élevés de ce fait ».Selon Daniel Duclos, en 1997, il y avait en France vingt fois moins de nacelles par habitant qu'aux États-Unis ; il y en a quatre fois moins actuellement. Certains utilisateurs préféreraient encore bricoler des échafaudages alors que, selon la PME, l'utilisation d'une nacelle sécurise un chantier et débouche sur d'importants gains de productivité en divisant par sept (en moyenne) le temps de travail. Acces Industrie, qui emploie 440 salariés dont 150 au siège, couvre tout l'Hexagone en s'appuyant sur 29 agences. L'entreprise, qui réalise 20 % de son chiffre d'affaires à l'international, dispose aussi de 6 points de location en Espagne, 2 au Portugal et 2 au Maroc, afin de pouvoir livrer et réparer rapidement.« Orfèvres de la nacelle »Car Daniel Duclos, toujours fort de son expérience de constructeur, tient à mettre l'accent sur l'entretien : en location, les machines souffrent beaucoup. S'appuyant sur une équipe d'une quinzaine « d'orfèvres de la nacelle » qui travaillent dans l'atelier de Tonneins, il fait remettre son matériel à neuf. « Sur une machine qui coûte 50.000 euros, nous investissons 5.000 à 8.000 euros et elle repart pour cinq ans. Nous avons un énorme avantage sur la concurrence. C'est un choix stratégique, certains concurrents les revendent au bout de cinq ans », commente Daniel Duclos. La société peut ainsi accélérer son désendettement sans avoir à racheter de nouveaux matériels. D'ici peu, l'atelier de Tonneins devrait passer de 2.000 à 4.000 mètres carrés.Autre axe d'optimisation, l'adaptation des tarifs en fonction de la demande, avec des remises en période de faible utilisation et des augmentations lorsque le marché est plus tendu. « C'est un travail de fourmi, mais avec 60.000 contrats par an, si on gagne 50 euros sur chacun, on arrive à un total de 3 millions d'euros », argumente le président du directoire. Des gains qui permettront de réinvestir dès 2012.
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