L'assurance vie à la peine, les assureurs misent sur "l'euro-croissance"

L\'activité des assureurs français, mesurée par les « cotisations » qu\'ils ont perçue, a baissé de 4,7% en 2012, après une chute de 4,7% en 2011. Ce chiffre, rendu public ce mercredi par la Fédération française des sociétés d\'assurance (FFSA) a de quoi inquiéter, mais il doit être relativisé. Il n\'a pas empêché les assureurs de dégager 5,8 milliards d\'euros de profits l\'an dernier, à peine moins qu\'en 2011 (5,9 milliards). Il ne tient en effet qu\'aux très faibles performances de l\'assurance vie, largement délaissée par les Français, au profit du livret A. Le gap a été immense, l\'an dernier, entre les 49,2 milliards que les ménages ont placés sur les livrets A et LDD, et la décollecte -les retraits ont dépassé les placements- qu\'a subie l\'assurance vie, à hauteur de 6,5 milliards.Heureusement, les autres secteurs de l\'assurance ont été florissants, en regard d\'une économique stagnante. Ainsi, les cotisations versées au titre de la maladie et des accidents ont progressé de 5,5%, ce chiffre atteignant +6,2% pour la multi-risque habitation, et +2,8% pour l\'automobile, qui domine le marché de l\'assurance des biens. Les premiers chiffres pour 2013 ne contredisent pas cette tendance.Situation incertaine pour l\'assurance vieS\'agissant de l\'assurance vie, la situation est plus incertaine. Après une année 2012 calamiteuse, le début de 2013 avait été beaucoup plus encourageant. Mais, comme cela été souligné, ces bons résultats tenaient pour une bonne part à un transfert des comptes titres (actions), désormais soumis à une lourde fiscalité, vers l\'assurance vie beaucoup plus douce fiscalement (imposition limitée à 7,5%).De fait, au mois de mai, la collecte nette (cotisations moins retraits) a été à peine positive, pour 200 millions d\'euros. Sur les cinq premiers mois de 2013, elle atteint 8,1 milliards, mais avec une tendance de moins en moins favorable au fil des mois.\"L\'euro-croissance\", assurance vie du 21ème siècle?Et la suite? Le président de la FFSA, Bernard Spitz, fonde beaucoup d\'espoirs sur le futur contrat « euro-croissance », préconisé par le rapport Berger-Lefebvre, que le gouvernement devrait mettre en place à la faveur du projet de loi de finances 2014. Un contrat qui pourrait réconcilier l\'exigence de sécurité des Français tout en offrant un rendement supérieur à l\'assurance vie en euros, à la rentabilité de plus en plus faible, en liaison avec des taux d\'intérêt au plus bas. Un mix entre les contrats en euros et ceux en unité de compte. En effet, le capital sera garanti à l\'issue du contrat, mais pendant sa durée de vie, les assureurs pourront prendre plus de risques, et donc obtenir de rendements plus élevés que ceux apportés par les obligations.« Si ce nouveau contrat n\'est pas abimé par des règles trop complexes, ce qui est arrivé au contrat DSK, ce sera l\'assurance vie du 21ème siècle » s\'enflamme le président de la FFSA. Il ne veut en revanche pas entendre parler du seuil des 500.000 euros, au dessus duquel les épargnants seraient contraints d\'opter pour l\'euro-croissance, sous peine de se voir imposer une fiscalité plus lourde. Ni du fichier central des contrats d\'assurance vie, envisagé par Domnique Lefebvre et Karine Berger.   
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