Normes C02 : Berlin défend bec et ongles ses constructeurs automobiles

L\'Allemagne a demandé ce mercredi le report d\'un vote, prévu ce jeudi, sur les modalités de la réduction des émissions de C02 des voitures en Europe, car ses constructeurs les considèrent trop contraignantes, ont indiqué à l\'AFP plusieurs sources européennes. La chancelière Angela Merkel devait contacter le chef du gouvernement irlandais Enda Kenny pour appuyer cette demande, a-t-on précisé. L\'Irlande assure en effet la présidence semestrielle de l\'Union européenne jusqu\'au 30 juin. Il s\'agit d\'un vote pour approuver ou rejeter l\'accord. L\'Allemagne n\'est pas en mesure de s\'opposer à son adoption jeudi. Berlin cherche donc à faire reporter le vote pour bénéficier du soutien de la Croatie, qui sera membre de plein droit au... 1er juillet prochain. Ce soutien  lui permettrait de constituer une minorité de blocage, assure à l\'AFP une source proche du dossier.Compromis boiteuxL\'obligation de réduire les émissions à 95 grammes de C02 au kilomètre en 2020 a fait l\'objet d\'un accord conclu entre les Etats en 2008. Mais le Parlement européen réclamait de poursuivre l\'effort avec un nouvel objectif de réduction contraignant entre 68 et 78 grammes pour 2025. Un accord a finalement été trouvé lundi soir entre les négociateurs du Parlement européen et la présidence irlandaise de l\'Union sur les modalités pour parvenir à réduire les rejets de C02.Le compromis prévoit seulement une réduction supplémentaire de 4-6% par an sur la période 2020-2025. Sans autre précision. Ledit accord reconnaît aussi des \"super-crédits\", c\'est-à-dire un système qui permet aux constructeurs de compenser les niveaux d\'émission élevés de leurs gros véhicules par ceux, plus faibles, des voitures électriques ou hybrides rechargeables. Mais, évidemment, ces derniers modèles ne représentent que des volumes de ventes faibles. Allemands pénalisésCet accord demeure loin des demandes de l\'Allemagne, avait indiqué mardi à l\'AFP un négociateur. Même s\'il essayait de représenter un compromis entre les positions allemandes d\'un côté, françaises et italiennes de l\'autre, le compromis imposerait des contraintes énormes pour les constructeurs allemands BMW, Mercedes, Volkswagen avec notamment sa marque Audi, dont les véhicules de  haut de gamme consomment forcément plus que les petits véhicules des constructeurs français PSA et Renault ou de l\'italien Fiat,  rejetant en conséquence davantage de C02.Intervention de la VDALa puissante Fédération allemande de l\'automobile (VDA) avait demandé en mai à la chancelière Angela Merkel d\'intervenir pour éviter que \"notre puissant et performant segment du haut de gamme, qui représente presque 60% des emplois au sein des constructeurs en Allemagne, soit littéralement détruit par des limitations arbitraires\". Les constructeurs allemands veulent défendre leurs modèles à fortes marges.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.