L'Elysée renonce à réformer les aides au logement pour les étudiants

Moody's et les autres agences de notations apprécieront. En France, il y a d'un côté les discours sur la nécessité de rétablir les finances publiques et de couper dans les niches fiscales. De l'autre côté, il y a les actes. Jeudi, à l'issue d'une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, l'Elysée a fait savoir que finalement, les étudiants bénéficiant d'aides pour se loger pourront continuer de cumuler celles-ci avec une demi-part fiscale s'ils sont rattachés au foyer de leurs parents. Pourtant, le 12 juillet dernier, Nicolas Sarkozy lui-même avait confirmé sur France 2 que ce cumul ne serait plus possible.Depuis des semaines, la mobilisation montait au sein des organisations étudiantes et des associations familiales ? une pétition circulait même sur le réseau social Facebook ? pour s'opposer à cette mesure prise dans le cadre de la chasse aux niches fiscales. Les organisations étudiantes Unef, Fage et Mét (ex-Uni) ont salué ce revirement, parlant de « soulagement », voire de « victoire ». 650.000jeunes concernésLa décision de ne plus autoriser le cumul de ces deux avantages aurait particulièrement affecté les étudiants issus des classes moyennes, ces derniers étant rarement éligibles aux bourses. D'après les statistiques officielles, 650.000 étudiants touchent des aides au logement (1.200 euros par an en moyenne) et 80 % d'entre eux sont rattachés au foyer fiscal de leurs parents. L'Elysée justifie cette marche arrière en rappelant que « les dépenses destinées à la formation des jeunes doivent être considérées comme un investissement d'avenir, prioritaire pour le pays » . Valérie Pécresse ajoute qu'opter pour le « non-cumul aurait eu des conséquences lourdes pour les familles défavorisées, ayant plusieurs enfants dans le supérieur ou des enfants obligés d'aller faire leurs études loin du domicile parental ». L'argument aura toutefois du mal à convaincre ceux qui, au sein de l'UMP, plaident inlassablement pour le redressement des comptes publics. Ainsi Gilles Carrez, rapporteur général UMP du Budget, commente un brin désabusé cette reculade : « Il ne va pas rester grand chose de toutes les mesures de réduction des niches. Dès qu'on arrive dans le vif du sujet... » Le gouvernement s'est fixé comme objectif de réduire de 10 milliards d'euros les niches fiscales et sociales, lesquelles représentent un montant total de 115 milliards d'euros. Néanmoins, sur certaines des quelques 500 niches qui mitent le système fiscal français, veillent parfois de féroces molosses. Surtout, en pleine rentrée sociale, Nicolas Sarkozy n'a pas souhaité prendre le risque de mécontenter un peu plus son électorat et plus largement les classes moyennes à la veille d'engager la bataille des retraites.
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