Voilà un lauréat qui revient de loin ! Victoire du jazz obtenue cet été à Antibes comme révélation instrumentale de l'année, Ibrahim Maalouf avait en effet décidé d'arrêter la trompette. Et cela au moment même, en 2003, où le Franco-Libanais venait de remporter le concours Maurice-André. Heureusement, la détermination du héros de la trompette classique fera changer d'avis son jeune élève de 23 ans.La trompette et Ibrahim Maalouf c'est une affaire de famille. Son père, à Beyrouth, fut son premier professeur. Et jamais il ne s'est éloigné de sa terre natale depuis son premier album « Diasporas », se replongeant régulièrement dans « une scène musicale libanaise bouillonnante ». À son répertoire figurent en bonne place des morceaux choisis de la musique classique arabe qu'il interprète avec respect. Mais il s'autorise aussi à intégrer des effets venus de l'Occident, et notamment les sonorités de l'électronique, sans perdre de vue une certaine « dimension mystique ». Autant dire que son style ne manque pas de diversité, et d'originalité. Des qualités appréciées dans le métier. On l'a ainsi entendu avec des chanteurs, tels que Thomas Fersen, Arthur H ou Vincent Delerm. Il ne dédaigne pas s'aventurer dans l'univers du rock. Mais sa maison, c'est le jazz et il en est fier. Soutenu par le Fonds d'action Sacem, Ibrahim Maalouf a récemment partagé la scène avec une jeune violoniste, également promue par la Sacem, Fiona Monbet. Trompettiste qui avoue une seule influence, son père, le lauréat des victoires du Jazz aime à croiser le fer avec d'autres praticiens de l'instrument-roi du jazz. Hier, c'était Erik Truffaz, avec lequel il partage la passion pour Miles Davis et spécialement sa période électrique. Demain, pour une soirée au festival de jazz de La Villette, Ibrahim invite une des stars de la scène américaine, Dave Douglas, qui apprécie autant John Zorn que Georges Brassens. Un bel échange de cultures en perspective. Jean-Louis Lemarchand

latribune.fr

26 Août 2010, 23:30

Partager :