Les profits bancaires restent sous pression

étudeSi certaines grandes banques européennes ont défrayé la chronique en enregistrant des profits record sur les marchés financiers depuis le début de l'année, le secteur n'en reste pas moins sous pression, notamment en ce qui concerne ses activités de détail. Après avoir, pour l'essentiel, tourné la page de la crise financière, il va en effet continuer à subir le contrecoup de la récession qui pèse sur sa capacité bénéficiaire.Avec un PIB qui a chuté de 4?% dans la zone euro en 2009, le taux de chômage devrait, selon Standard and Poor's, continuer à augmenter pour atteindre 10,7 % en 2010, contre 7,5 % en 2008. Ce qui ne manquera pas d'avoir un « impact direct sur la qualité des portefeuilles de prêts des banques de détail », rappelle l'agence de notation. Cet impact, qui a commencé à se faire sentir fin 2008, a déjà poussé 10 des 50 principales banques européennes dans le rouge au premier trimestre 2009.L'agence de notation rappelle qu'en règle générale, le pic de provisions pour créances douteuses arrive douze mois après le point bas de la récession. Ce dernier ayant été atteint au deuxième trimestre 2009, le coût du risque devrait continuer à s'aggraver jusqu'à la mi-2010, et rester à des niveaux élevés au cours de l'année suivante. En effet, pour S&P, le taux de défaillance des émetteurs les plus risqués (catégorie spéculative), qui a sans doute culminé à 13 % entre octobre 2008 et septembre 2009, au plus haut depuis trente ans, ne devrait refluer que modestement en 2010. De janvier à juin, les 50 principales banques européennes ont déjà passé 96 milliards d'euros de provisions pour créances douteuses, souligne S&P, contre 125 milliards sur toute l'année 2008 et 50 milliards en 2007. « En comptant que cet échantillon représente près des deux tiers du secteur, et que la seconde moitié de l'année devrait être comme la première, les provisions totales de l'industrie bancaire européenne devraient avoisiner 250 à 300 milliards cette année, et encore à peu près autant en 2010 », estime Scott Bugie, responsable Europe de la recherche sectorielle et systémique sur le secteur bancaire chez S&P. Une estimation à peine plus optimiste que celle du Fonds monétaire international, qui annonçait début octobre que les banques européennes avaient encore 400 millions de pertes de crédit à passer d'ici à la fin 2010. B.J. en règle générale, le pic de provisions pour créances douteuses arrive douze mois après le point bas de la récession.
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