On pourrait presque dire de Pascal Ferron que « sa petite entreprise ne connaît pas la crise ». Le réseau de cabinets indépendants d'audit, d'expertise comptable et de conseil Baker Tilly France, qu'il préside depuis 2007, a enregistré une croissance de 22 % en 2009. Ses 37 adhérents, qui rassemblent 130 associés et plus de 1.275 collaborateurs, ont réalisé un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros et tablent sur un chiffre d'affaires de 113 millions d'euros en 2010. Pascal Ferron fonctionne au coup de coeur. « Je crois beaucoup dans les valeurs. Je choisis mes clients au feeling. J'ai besoin de prendre du plaisir dans le travail, avec mes collaborateurs, mes associés et mes clients » explique t-il. Cet ancien de l'École supérieure de commerce de Poitiers de 48 ans, expert-comptable et commissaire aux comptes, dirige les cabinets Fimecor et Fimeco Baker Tilly France. Il effectue des missions pour le compte de grands groupes internationaux et de leurs filiales, tels que Kadant, Sun Microsystems, Goss Industry ou Tyco aux États-Unis, ou Barilla en Italie. En France, ses clients ont pour nom France Télécome;lécom, Helvetia, Natixis, la gendarmerie nationale, Dassault Systèmesave;mes, La Poste, Eurocopter, LVMH, etc. Spécialisé en reprise d'entreprise, il mène entre 30 et 40 audits d'acquisition par an et coache en permanence entre 40 et 50 repreneurs. Il dirige également des missions de restructurations administratives, financières, organisationnelles pour plusieurs grands groupes. L'esprit cartésien« Je voulais faire tout sauf ça », dit ce fils d'expert-comptable. Son père a créé son premier cabinet dans les années 60 à Saint-Jean d'Angély, en Charente-Maritime. Aujourd'hui, le siège du groupe familial (Fimeco et Fimecor) est à Saintes. « J'aime avant tout la relation humaine, le marketing, voyager. J'ai l'esprit cartésien. » À sa sortie de l'ESC Poitiers, il fait sa coopération au Canada puis le tour du monde pendant six mois qui le mènera de l'Amérique du Sud (Pérou, Bolivie, Chili, Brésil, Argentine) à Singapour en passant par le Pakistan, l'Inde, la Thaïlande, la Birmanie et le Japon. Puis il entre chez Ernst & Young. « Ce qui m'intéressait, c'était la grande palette de services qu'offrait Ernst & Young et de travailler pour des grands groupes », explique Pascal Ferron. Au bout de sept ans, il quitte E&Y car il ne voulait plus « être dans une case ». Il crée le cabinet Fimecor à Paris en 1992. Là, « on conseille les gens qui font à bien faire ». « Meneur d'hommes, enthousiaste pour tout, il a une idée par jour », confie une proche. « La reprise d'entreprise a un côté aventure où tout est possible. C'est avant tout de la relation humaine. C'est passionnant parce qu'imprévisible et toujours différent. J'ai horreur du répétitif », souligne le président de Baker Tilly France. Cet amateur de cigares vient d'acquérir, avec le conseil Pragmaty, le château de La Chèze, à Floirac, tout près de Bordeaux, qu'il a rénové pour en faire un lieu de séminaires, « un lieu où on accueille les gens dans la convivialité, pour développer la clientèle en se faisant plaisir ».

latribune.fr

28 Mars 2010, 23:18

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