La Deutsche Bahn tente de soigner son image

« Nous sommes à nouveau sur la voie de la croissance ». Le patron de la Deutsche Bahn (DB), Rüdiger Grube a retrouvé l'optimisme. Après une difficile année 2009, le groupe ferroviaire allemand a présenté mercredi de bons résultats pour les six premiers mois de l'année. Le chiffre d'affaires a progressé par rapport à 2009 de 12,8 %, à 16,1 milliards d'euros et le résultat opérationnel (Ebit) a bondi de 26,1 %, à 846 millions. En 2010, le chiffre d'affaires devrait grimper de 10 %, à 32 milliards d'euros. La DB a bénéficié de la reprise industrielle amorcée outre-Rhin. Les divisions fret et logistique affichent des hausses respectives de 19,4 % et de 23,2 % de leurs revenus. Leur rentabilité a suivi. Et si le fret demeure légèrement en pertes, de 19 millions d'euros (contre 121 millions voici un an), l'activité logistique triple son résultat opérationnel, à 110 millions. Encore une fois, la DB a donc rapidement touché les fruits de sa mutation en un groupe européen présent dans plusieurs types de transports de marchandises. Mais, selon Rüdiger Grube, cette performance traduit aussi la capacité de la Bahn à maîtriser ses coûts. Trajet d'essai sous la MancheMalgré ces performances, l'atmosphère reste assez lourde outre-Rhin autour de la compagnie. Car plusieurs fiascos sont venus ternir son image durant les six premiers mois de l'année : retards chroniques, dysfonctionnement massif de matériel dans le RER berlinois et, dernièrement, pannes de climatisation dans plusieurs ICE, le train à grande vitesse fabriqué par Siemens. Voici deux semaines, plusieurs centaines de voyageurs ont été fortement incommodés par cette panne causée par les grandes chaleurs. Ce désagrément a produit un grand émoi en Allemagne et conduit Rüdiger Grube à venir s'expliquer la semaine passée devant le Bundestag et à offrir une compensation financière de 500 euros à chaque voyageur touché, même sans certificat médical. Quelque 5.700 personnes en ont déjà bénéficié. « Il s'agit d'un coup amer porté à notre effort de faire de la Bahn une entreprise sympathique », s'est lamenté Rüdiger Grube qui a donc annoncé une accélération de son programme d'amélioration de la qualité avec de nouveaux investissements.Mal aimée sur son marché intérieur, la DB n'en songe pas moins à l'Europe. Rüdiger Grube a démenti les rumeurs d'une prise de participation dans les chemins de fer russes qui circulaient depuis quelques jours. Mais les ICE se préparent à réaliser en octobre un trajet d'essai sous la Manche. Après le rachat prévu du britannique Arriva, les trains blancs de la DB pourraient, malgré leur réputation ternie en Allemagne, déferler sur l'Europe. Romaric Godin, à Francfort
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