Dominique Pierre, directeur général de Nicolas FeuillatteQuelle est la situation actuelle dans votre coopérative ?Nos ventes baissent d'environ 18 % depuis janvier sur un marché en recul de 24 %. Mais, contrairement à d'autres, je n'ai pas dévalorisé ma marque car je ne suis pas dans une recherche de trésorerie à tout prix. Le consommateur ne comprend pas de trouver du champagne à 10 euros, et il a raison car ce produit a une valeur. Ceux qui le vendent à ce prix vendent leur bouteille moins cher que ce qu'elle ne coûte à fabriquer.Quelle est votre stratégie de résistance face à la crise ?Elle est justement de ne pas toucher à ma stratégie qui a toujours été de vendre un champagne à un bon rapport qualité prix, en l'occurrence 18 euros pour mon fond de rayon, même s'il y a besoin de quelques opérations promotionnelles supplémentaires. D'ailleurs, je reste leader en grande surface en volume, alors que j'ai maintenu mes prix. Je résisterai donc, aussi longtemps que cela sera possible, aidé par mes vignerons actionnaires, qui ne sont pas, comme dans les grands groupes, à la recherche de retours sur investissement immédiats.Vous avez pourtant participé, comme les autres groupes, à la très forte hausse de prix de ces dernières années ?Oui, si nous prenons en compte le fait que nous réalisons aujourd'hui 18 % de notre chiffre d'affaires [193 millions d'euros en 2008, Ndlr] avec ce que l'on appelle les cuvées spéciales. Elles permettent de prouver notre savoir-faire et de répondre aux demandes des réseaux de cavistes et de quelques clients, en recherche de produits différents pour accorder leurs mets. Mais rappelez-vous que 85 % du champagne consommé en France est toujours du brut sans année.Propos recueillis par S. L.

latribune.fr

30 Sept 2009, 1:36

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