BNP Paribas lance la succession de Michel Pébereau

Les détails de la succession du président de la première banque française seront dévoilés lors de son assemblée générale.
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Le suspense touche à fin. Ce mercredi, le voile sera levé sur la succession de Michel Pébereau à la tête de BNP Paribas. Le groupe bancaire français, jusqu'ici très discret, s'exprimera pour la première fois, à l'occasion de son assemblée générale annuelle, sur le départ de son président. D'après des informations du « Financial Times », Michel Pébereau, âgé de 69 ans, quittera son siège fin 2011 ou début 2012. Soit quelques mois avant le terme, en mai 2012, de son mandat au sein du conseil d'administration, où il avait été reconduit au début du mois. « La transition se fera en douceur », souffle un proche du groupe. La suite de l'histoire est déjà écrite. Sauf coup de théâtre, l'actuel directeur général, Baudouin Prot, prendra la suite de Michel Pébereau. Il sera lui-même remplacé par Jean-Laurent Bonnafé, son bras droit. Un schéma défini de longue date au sein du groupe, où l'on n'apprécie guère les revirements de dernière minute.

Raid sur Paribas

Avec la fin du mandat de Michel Pébereau s'achèvera un chapitre majeur de l'histoire de la finance française. En l'espace d'une douzaine d'années, l'homme a en effet propulsé la Banque Nationale de Paris (BNP), qu'il a rejointe en 1993, parmi les plus grandes banques internationales. En lançant son raid sur Paribas en 1999, d'abord, puis en menant, au côté de Baudouin Prot, une campagne d'acquisitions en Europe et aux États-Unis, avec les rachats de BancWest, de BNL et de Fortis. Seul Société Générale, convoité à deux reprises, en 1999 et 2008, aura échappé à l'appétit de la banque.

À chacune de ces opérations, « la volonté de préserver le modèle économique du groupe, qui repose d'abord sur la banque de détail, a toujours dominé », répète-t-on au siège de BNP Paribas, rue d'Antin, à Paris. Illustration de cette priorité, le futur directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, est aujourd'hui en charge des activités de détail. Comme Baudouin Prot avant lui... « La stratégie restera inchangée », en déduit un analyste.

Aujourd'hui, le réseau d'agences de BNP Paribas s'étend de l'Europe aux États-Unis en passant par le Maghreb et abrite plus de 200.000 collaborateurs. En 2010, BNP Paribas a réalisé un bénéfice historique, de près de 8 milliards d'euros. En Europe, seuls le britannique HSBC et l'espagnol Santander le devancent encore. Cette montée en puissance n'est pas sans susciter des commentaires. Certains s'inquiètent notamment du gigantisme de BNP Paribas, qui fait peser, selon eux, un « risque systémique » sur le système financier mondial. Une crainte balayée d'un revers de main par l'établissement, qui vante la stabilité de son modèle. En dix ans, BNP Paribas a presque triplé de taille. Le bilan de la banque atteignait près de 2.000 milliards d'euros le 31 décembre 2010, contre 693 milliards dix ans plus tôt, au lendemain du rapprochement de BNP et de Paribas.

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