L'essai auto du week-end : Subaru Outback, un grand break tous-temps méconnu

Peu de gens connaissent en France cette petite marque japonaise, aux produits fiables et originaux. Liée désormais à Toyota, elle est fort réputée en Suisse ou en Allemagne. L'Outback ne manque pas de qualités. Mais sa boîte de vitesses n'est pas agréable.

Ah, évidemment, on n'en croise pas à tous les coins de rue. Réputées en Suisse ou en Allemagne pour leur fiabilité et leurs aptitudes à circuler par tous les temps, les Subaru n'ont jamais percé en France. Logique: sa spécialisation dans des modèles à quatre roues motrices et l'absence de diesel jusqu'à une date récente ont longtemps handicapé cette marque japonaise, rentrée il y a peu dans l'orbite de Toyota. Mais il n'y a plus de raison aujourd'hui pour la bouder. D'autant que les Subaru sont garanties 3 ans ou 100.000 kilomètres, assistance comprise.

Des arguments sérieux

Le nouveau break Outback à transmission intégrale aux quatre roues, légèrement surélevé, vient carrément s'attaquer à des ténors européens, comme l'Audi A4 Allroad ou la Volvo XC 70. Et, sur le papier, il a des arguments. Espace à bord, habitacle lumineux, élégance classique et indémodable, qualité de construction, sont des atouts. Même si, comme souvent sur les voitures nippones, les plastiques sont quelconques et manquent de raffinement. En revanche, tout est soigneusement assemblé. Ce n'est certes pas aussi valorisant qu'une Audi ou une Volvo. Mais, on en en a pour son argent. Car c'est quand même moins cher. Avec, en prime, un bel équipement en série (sellerie cuir sur notre version d'essai Club, accès sans clé, frein de parking automatique, système anti-recul, navigation, caméra de recul...). Déplorons toutefois un ordinateur de bord complexe et une assise de sièges trop longue, dessinée pour les grands gabarits, qui handicape l'accès aux pédales pour les conducteurs de taille petite ou moyenne.

Sécurité tous temps

A l'évidence, le comportement routier ne réserve aucune mauvaise surprise. L'Outback s'adresse à ceux qui fréquentent des routes à l'adhérence précaire. Les quatre roues motrices, c'est un énorme « plus » pour la sécurité. On ne le dira jamais assez. Les suspensions, surélevées, permettent aussi d'affronter des mauvaises routes ou des chemins. En contrepartie de cette relative hauteur, l'agilité n'est pas son truc. L'Outback se révèle très pataude dans les virages. Ce n'est assurément pas une sportive. Mais, on ne le lui demande pas non plus. Le confort est pour sa part correct. Mais Subaru nous avait naguère habitués à plus de moelleux. A force de vouloir s'inspirer des allemandes, la marque nippone en copie les travers. Mais le bilan routier reste positif.

Manque de puissance à bas régime

Le moteur à plat - une solution unique au monde, que l'on retrouve uniquement sur les moteurs à essence Porsche ! - a l'avantage d'abaisser le centre de gravité et d'assurer un bon équilibre routier. Même si, comme on vient de le voir, le véhicule reste un peu flou. Mais sans danger. Ce diesel, mis au point en interne par les ingénieurs de Subaru, est bien né. Il se caractérise par sa douceur et son absence de vibrations. Fort bien. Mais, si nous l'avions beaucoup loué à sa sortie, nous sommes aujourd'hui déçus. Car, les dernières normes antipollution lui ont fait perdre de la disponibilité à bas régime. Comme le poids est, en plus, élevé, le résultat est finalement peu agréable au démarrage. Il faut faire un peu patiner l'embrayage pour ne pas caler. Or, ce dernier n'est pas très précis. Du coup, la progression à basse vitesse en ville manque de rondeur, avec des petits à-coups dont on se passerait. Evidemment, tout s'arrange sur route... Mais, Subaru aurait pu peaufiner l'ensemble.

Boîte de vitesses à revoir

Malheureusement, il y a pire, à savoir la... boîte de vitesses ! C'est le gros point noir. Elle se montre trop dure et rêche. Un défaut déjà déploré sur le Subaru Forester, essayé il y a quelques mois. Normal : c'est la même transmission. La marque nous avait alors promis des améliorations. Mais, ce n'est pas encore ça. Quel dommage ! Seule une boîte automatique pourrait pallier ces inconvénients. Mais, ce n'est pas pour tout de suite.

Encore un effort

Finalement, connaissant la réputation de la marque et avec l'heureux souvenir d'essais fort agréables dans le passé, nous nous attendions à couler quelques jours heureux avec cette grande et luxueuse auto. Mais, au terme de quelques centaines de kilomètres, nous déchantons un peu. Le niveau de sécurité active, la robustesse, la présentation, sont de vrais atouts. Mais, cette belle voiture manque un peu de mise au point. Subaru a fait un effort immense pour concocter un diesel, globalement réussi, à l'intention des Européens. Alors que ses ventes se font à l'écrasante majorité sur des marchés non diésélisés comme le Japon ou les Etats-Unis. Mais, il lui faut travailler un peu plus la puissance au-dessous de 1.500 tours-minute et fluidifier la boîte de vitesses. Ou alors, monter enfin une de ses excellentes transmissions automatiques, qui font les beaux jours des versions à essence.

Modèle d'essai: Subaru Outback 2,0d Club : 39.900 euros (+750 euros de malus)

Puissance du moteur : 150 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,77 mètres (long) x 1,82 (large) x 1,60 (haut)

Qualités : réputation de robustesse, quatre roues motrices, suspensions surélevées, équipement généreux

Défauts : boîte de vitesses rêche, embrayage peu agréable, manque de puissance à bas régime

Concurrentes : Volvo XC70 D3 AWD Momentum : 43.050 euros, Audi A4 Allroad 2,0 TDi 143 Ambition Luxe : 44.880 euros

Note: 12,5 sur 20

Commentaire 1
à écrit le 24/02/2011 à 8:53
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J'ai une outback depuis 6 mois. Je suis satisfait. L'article reflète bien le bilan atouts et points négatifs de l'auto. Toutefois, je la recommande fortement. Elle est confortable et efficace sur route. Hélas, je déplore une finition perfectible glob...

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