Tiendra ? Tiendra pas ? Alcatel- Lucent, le champion franco-américain des équipements télécoms, est engagé dans une course contre la montre qu'il court avec un handicap. Il a subi de plein fouet en 2009 le gel des investissements décidé par les grands opérateurs télécoms. On ne peut guère le lui reprocher. Plus gênant en revanche, pour le groupe dirigé par Ben Verwaayen, est ce début d'année 2010. Alors que la reprise était attendue, Alcatel-Lucent rate le premier quart du parcours.
Le chiffre d'affaires accuse une baisse de 8,2% (à périmètre et changes constants) par rapport au premier trimestre 2009 qui lui-même était déjà en chute de 11,2% sur la même période de 2008. Ça commence à faire beaucoup de marches à remonter. Surtout, et c'est le comble de la situation du groupe, à avoir tellement bien serré ses coûts, il semble avoir perdu en agilité et en réactivité. Car le flux tendu et le zéro stock ne sont pas des inventions d'Alactel-Lucent. De nombreux industriels ont déjà appliqué ces recettes avec succès pour abaisser au maximum ce qu'on appelle le besoin de fonds de roulement, autrement dit les capitaux nécessaires pour faire tourner la boutique. Mais, à la différence de l'automobile qui avait réussi à reporter une partie de cette contrainte sur ses fournisseurs, le spécialiste des équipements ADSL et CDMA (la 3G mobile en Amérique du Nord) semble aujourd'hui piégé par une pénurie de composants chez ses fournisseurs.
Il devient pourtant urgent pour le groupe de trouver un espace vital entre le marteau de ses clients (les opérateurs télécoms) et l'enclume de ses fournisseurs, qui tous semblent aujourd'hui mieux s'en sortir. Sinon ? Sinon, il faudra se vendre à un concurrent, lui aussi en quête de poids supplémentaire pour peser dans ces bras de fer entre géants. Mais avec une action Alcatel-Lucent en chute par rapport au CAC 40, quelle que soit la période de comparaison (dix ans, cinq ans, trois ans, dix-huit mois ou un an), cela ne se fera pas aux meilleures conditions.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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