Dans son combat contre la marée noire qui envahit peu à peu le golfe du Mexique, BP a-t-il retenu les leçons apprises voilà quelques années du naufrage de l'Erika ? En tout cas, le pétrolier britannique semble mettre un point d'honneur à se démarquer de son rival français Total. Immédiatement, BP a reconnu sa responsabilité et annoncé qu'il en assumerait les conséquences. Pourtant, il est loin d'être le seul industriel impliqué dans cette catastrophe.
La plate-forme accidentée appartenait à Transocean, un spécialiste du forage en mer originaire de Houston, mais domicilié depuis peu à Zoug, en Suisse. BP, lui, copropriétaire du gisement de pétrole, louait l'installation et avait chargé cet opérateur américano-helvétique de réaliser le forage. Autant dire que les torts apparaissent aujourd'hui pour le moins partagés entre les deux groupes. Comme ils l'étaient, au moment du naufrage, entre l'armateur de l'Erika et le pétrolier affréteur de la cargaison. Pourquoi Total avait-il fait confiance à ce transporteur ? Et pourquoi BP a-t-il confié son forage à une société qui n'en était pas à son premier incident dans le golfe du Mexique, si on en croit le Wall Street Journal ?
C'est aux enquêteurs de le dire. Dans l'immédiat, l'heure n'est pas aux comptes et aux querelles. L'urgence est de tenter de réparer les dégâts. BP le sait, il déploie des efforts gigantesques, se bat sur tous les fronts... et le fait habilement savoir. S'il réussit à colmater la fuite et à éponger les nappes d'hydrocarbures, le public retiendra que le pétrolier britannique a rempli ses devoirs. Et BP échappera peut-être à cette mauvaise réputation dont Total a tant de mal à se débarrasser.
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