Finalement, c'est non. Berlin a refusé d'octroyer l'aide de 1,1 milliard d'euros que sollicitait General Motors pour sortir sa filiale européenne du marasme. Une décision qui plonge à nouveau dans l'inconnu des salariés ballottés de mois en mois par cet éprouvant feuilleton, résumé, à lui seul, des péripéties successives par lesquelles est passée l'économie européenne en deux ans.
À l'automne 2008, la crise financière tarit brutalement les crédits accordés par les banques. Aux États-Unis et en Europe, les ventes de voitures plongent. GM s'enfonce, jusqu'à la faillite.
À l'été 2009, l'affaire est entendue : GM va vendre Opel pour se focaliser sur les États-Unis et surtout la Chine, ce nouvel eldorado de l'automobile mondial. Un acheteur se présente, Magna, prêt à reprendre la filiale, sous réserve de coupes sévères dans les effectifs et d'un soutien financier de l'État. La survie des sites allemands d'Opel semble à ce prix. Angela Merkel promet une aide substantielle. Mais, coup de théâtre, GM décide finalement de garder Opel. La chancelière rouspète contre ce revirement, mais réitère sa promesse. L'important, c'est de sauver les emplois. Quoi qu'il en coûte.
Au printemps 2010, le refrain a changé. L'air à la mode, c'est la rigueur. Ce n'est plus l'automobile qui inquiète, c'est le déficit du pays. Et puisque GM se vante d'avoir déjà recouvré la santé, pourquoi puiser dans les caisses de l'État ?
Les salariés, eux, regardent le vent tourner. Sans forcément comprendre pourquoi leur emploi valait bien quelques sacrifices à l'automne. Et ne les vaut plus désormais. Si l'un d'entre vous peut le leur expliquer...
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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